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Accueil / #17 Basses-Pyrénées . Géographie pittoresque et monumentale de la France. (1903) / basses-pyrenees-1903-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_12

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hérita du Béarn, dont une partie fut revendiquée par le comte d’Armagnac, époux de la seconde,
ce qui devint l’origine d’une série de guerres qui remplirent le x1w et le XIV’ s. L’un des successeurs
de Bernard III, le célèbre Gaston Phoebus, un des plus grands hommes de guerre du
XIV’ s., dut à son prestige et à sa s ituation d’ètre tenu à l’écart des compétitions entre Français
et Anglais. Ayant obtenu du roi de France la levée du séquestre sur le comté de Bigorre qui
lui revenait, il prit parli pour les Français. Charles V lui donna le Languedoc à gouverner,
charge que Charles VI lui retira, pour la confier au duc de Berry_ Mais Gaston Phoebus avait su
se faire aimer de ses sujets qui se révoltèrent; il eut la générosité, après la défaite de son rival
près de Revel, de l’aider à reprendre sa situation en Languedoc. Le terrible guerrier, auquel
l’histoire a plusieurs méfails à reprocher, mourut subitement en 1391 à !’Hôpital-d’Orion. Il eut
pour successeur lfathieu de Foix, qui laissa comme héritière, à sa mort survenue en 1598, sa
soeur Isabelle, mariée au captal de Buch. Ce dernier occupait la fonction de sénéchal
de Guyenne pour le compte des Anglais qu’il abandonna, préférant la possession du
Béarn et l’amitié du roi de. France. Il mourut en ’14’12. Son fils Jean, qui lui succéda comme
capitaine général de Guyenne et de Languedoc, guerroya contre les Anglais pendant tout le
règne de Charles VII, qui, en retour, lui promit de lever définitivement le séquestre mis sur le
Bigorre depuis Philippe le Bel. C’est son fils Gaston IV qui, avec Dunois, enleva Bayonne aux
Anglais en ‘1451, couronnant ainsi toute une série de succès remportés dans la région sur
l’ennemi séculaire. Sous Louis XI, il se rendit encore maître du comté de Roussillon. C’est sa
petite-fille, Catherine, qui succéda en ‘1485 à François Phoebus, son frère, mort à l’âge de seize
ans, titulaire de la couronne de Navarre. Grâce à la faiblesse de son époux, Jean d’Albret, elle
perdit bientôt son royaume, qui devint la proie du roi d’Aragon (‘1512). A l’avènement d’Hemi
d’Albret l”, le royaume ne comprenait plus que le Béarn et la basse Navarre. Mais ce prince,
avec l’éducation qu’il avait reçue, devint l’un des plus accomplis de son siècle. De mème,
avec le mariage qu’il allait contracler, il fut l’un des souverains les plus en vue de son temps.
En ·1525, il combattit ü Pavie aux côtés de François I•,., dont il épousa la soeur, Marguerite de
Valois, veuve du duc d’Alençon (‘1527). On sait de quel éclat brilla la com de Béarn, où la
Marguerite des Marguerites avait attiré tout ce que la littérature et les arts comptaient d’illustrations.
Les fors du pays furent revisés par leurs soins. L’unique enfant qui leur resta, Jeanne
d’Albret, épousa en ‘1548 Antoine de Bourbon. De leur union naquit au château de Pau, le 5
décembre ‘1555, Hemi de Bourbon, qui devint dans la suite Henri IV, le plus populaire de nos
rois. Élevé par une bonne nourrice campagnarde qui, avec l’assentiment d’une mère, austère
calviniste, le laissa courir et grandir avec les petits paysans de son âge, il acquit ainsi de la
vigueur et les prémices d’une bonne humeur qui ne se démentit jamais. Il perdit son père à
l’âge de 9 ans. Sa mère, restée veuve, devint le ferme soutien des protestants. Le parLi catholique
en Béarn et en basse Navarre la combattit ü outr:rnce. En ‘1570 elle interdit, sans provoquer
la moindre effervescence, l’exercice public de la religion catholique dans ses Étals. Elle
mourut à Paris en 1572, alors qu’elle s’occupait du mariage de son fils avec la soeur du roi
Charles IX, mariage plutôt de raison politique que de convenances personnelles. Henri, contraint
d’abjurer, pour échapper au massacre de la Saint-Barthélemy, vécut en demi-captivité à la cour
de Charles IX. Ayant réussi à s’en échapper, il se mit à la tète du parti protestant. A la mort du
roi de France, Henri ILI, le triomphe de la cause de Henri de Navarre amena la solution des
difficultés politiques et religieuses qui troublaient la France. Son avènement au trône rattacha à
la couronne le Béarn et la basse Navarre, dont l’histoire particulière s’arrête à cette date (‘1589).
– Dix ans plus tard l’exercice public de la religion catholique y fut rétabli. Un conseil d’État
siégeait à Pau tandis qu’à Paris demeurait un secrétaire d’État. Jusqu’en ·1619 le système administratif
ne subit aucun changement; mais ü partir de cette époque Louis XIII rétablit à Pau le
parlement de Navarre sur ses anciennes bases, malgré l’opposition des parlements de Bordeaux
et de Toulouse. Cet état de choses dura jusqu’à la Révolution.
En revenant en arrière, il nous faut encore signaler le siège subi en ‘1525 par la ville de
Bayonne, pendant la captivité de François I” à Madrid, conlrc une armée espagnole qui dut se
retirer. Il n’en fut pas de même en ‘1814, car, après une résistance héroïque, la ville dut ouvrir
ses portes aux Anglais. Enfin, rappelons que c’est à Saint-Jean-de-Luz que fut célébré en ‘1660 le
mariage de Louis XIV avec l’infante Marie-Thérèse