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HAUTES-PYRÉNÉES
de Bize-Nistos et de Bartrès. Nous ignorons tout des peuples qu1 nous ont laissé ces témoignages
de leur passage successif dans la partie la plus accessible du département.
La première tribu aquitainique connue est celle des Biger1·iones, ibère d’origine, que les Romains
trouvèrent installée dans le pays. En 56 av. J.-C., une brillante campagne de Crassus, lieutenant
de César, soumit facilement ces peuples à leur domination. En 52, lors de la levée en masse de
la Gaule, l’Aquitaine ibérique ne bougea pas. Mais de 58 à 28 avant J.-C. trois révoltes éclatèrent
contre la domination des vainqueurs, révoltes qui furent réprimées par Vipsanius Agrippa,
Albius Carrinos et Valerius Messala.
On a cru retrouver dans le village actuel de Cieutat, Bigarra, la capitale de cette tribu. On
suppose que la défaite infligée par V. Messala eut pour théâtre le camp Batalhé, en amont de
Sainte-Marie-de-Campan, sur la rive g. de l’Adour, au confluent du ruisseau de Gaube. Sous
Auguste, l’Aquitaine embrassa tous les pays compris entre la Loire et les Pyrénées. Dans les
corps auxiliaires levés par les Romains, les peuples qui l’habitaient formaient quatre cohortes:
les Gaulois aquitains entrant dans la cité romaine prenaient rang dans la tribu Quirina. La civilisation
romaine fit de rapides progrès, surtout dans les classes élevées. Quand le morcellement
des provinces commença, l’Aquitaine ibérique ou Novempopulanie fut détachée de
la grande Aquitaine, avant le règne de Dioclétien.
Les restes de camps romains sont nombreux dans le département. On en voit à Juillan, pulos,
Lanne, Montgaillard, Ossun, Pouzac, Sombrun et Villefranque, où l’on remarque encore des
vestiges de voie romaine. Des débris de la même époque se voient dans la chapelle de Bramevaque,
d’autres sont encastrés dans l’église de Siradan, dans le mur d’une chapelle à Saléchan;
on peut voir des inscriptions sur la porte de l’église de Guchen.
Le christianisme apparut dans la région au Jv• s. Une des premières abbayes fondées fut
l’abbaye bénédictine de Larreube (!l77 ). D’autres ne furent érigées que plus tard, comme l’abbaye
de Ste-Orens (xIF s.).
De 407 à 40!) tout le pays fut ravagé par les Vandales, les Alains et les Suèves, dont l’invasion
fut suivie de celle des ·wisigoths qui s’y fixent. En 419 ces derniers y règnent en maîtres. Ariens
par leur foi, ils persécutent les catholiques. L’un de leurs rois, Euric, fait à ces derniers une
guerre acharnée. Le fils de ce dernier et son successeur, Alaric; plus indifférent ou plus tolérant,
met le pays en valeur, creuse un canal d’irrigation dérivé de l’Adour, qui va fertiliser les riches
plaines de la ri_ve cl., promulgue un code en 506 et laisse les catholiques en paix. La défaite de
Poitiers entraîne la chute du royaume des \Visigoths (507 ).
Maîtres de l’Aquitaine, les Francs la font gouverner par des chefs et des évêques de leur race.
Elle est partagée en un certain nombre de fiefs rattachés, suivant les hasards des partages, à
des royaumes différents.
Au VI’ s., les Vascons repoussés d’Espagne par les Goths franchissent les Pyrénées et se
répandent dans la Novempopulanie qu’ils pillent, après avoir défait le duc Bladaste (581 ). Vaincus
à leur tour par les Francs, ils sont gouvernés par Génialis et se retirent au pied des Pyrénées.
En 61>0 l’Aquitaine est érigée en royaume à la tête duquel est Caribert. Mais elle ne subit pas
aisément le joug franc et saisit toutes les occasions de s’en affranchir. Sous le commandement
d’un de leurs ducs, Eudes, les Aquitains triomphent des Sarrasins sous les murs de Toulouse
en 72L Dix ans après, les rôles sont renversés : les Sarrasins en nombre refoulent Eudes et
ravagent toute la contrée. Heureusement Charles-Martel arrête l’invasion à Poitiers et les débris.
des envahisseurs sont écrasés, en 755, au pied des Pyrénées, si l’on en croit la tradition.
Une lutte à mort s’engage alors entre les Carolingiens et les ducs d’Aquitaine, lutte sans
merci qui s’achève par l’assassinat de \Vaïfre.
En 775 l’empereur Charlemagne va faire la guerre en Espagne et emmène son neveu Roland.
En traversant le pays, il s ’empare de Mirambel (Lourdes) tandis que Roland, vainqueur à
t-Savin, traverse ensuite les Pyrénées par la brèche qui porte son nom. A son retour en France
en ii . il subit une défaite à Roncevaux et meurt. Charlemagne érige l’Aquitaine en royaume
dont il réscrYe l’apanage à son fils Louis. Il distribue les terres vacantes du Bigorre aux Espagnol5
qu’il aYait ramenés avec lui et réserve pour ses leudes fidèles les fiefs et les évêchés. Ce
royaume prit fin en 877.
Y er::; le milieu du rxe s., les Normands dévastent la contrée, brùlent les cités et les abbayes.