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Accueil / #18. Hautes-Pyrénées Géographie pittoresque et monumentale de la France. (1903) / hautes-pyrenees-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_07

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HAUTES-PYRÉNÉES 583
consommée par les querelles religieuses. Après l’abjuration de Henri IV en 1594, le pays respire
enfin : les villes se repeuplent; les Bigorrais émigrés en Espagne rentrent clans leur pays.
Réuni à la couronne de France en 1607, le Bigorre conserve ses divisions politiques, ses coutumes
et ses privilèges. L’évêque de Tarbes préside les États qui votent les impôts et leur
répartition.
Au xvll” s., le rétablissement de la gabelle suscita de nouveaux troubles dans la population;
mais, à la demande des États, cet impôt disparut. Vers la fin du même siècle, les coutumes des
Vallées sont rédigées et, au début du xvm’ s., celles du Lavedan. Le pays prospère sous l’habile
intendant d’Étigny.
En 1789, le Nébouzan et les Quatre-Vallées, indépendantes depuis 1270, sont réunis au
Bigorre, qui devient en 1790 le département de Bigorre; puis celui des Hautes-Pyrénées, dont
l’histoire se confond alors avec celle de la France.
Géologie – Topographie
Au point de vue topographique, on peut diviser le département en trois reg10ns bien tranchées
: la plaine, le plateau de Lannemezan et la montagne. La plaine est un pays de vallées
généralement étroites et de collines embrassant la plus grande partie de l’arrondissement de
Tarbes et l’extrême pointe N. de celui de Bagnères-de-Bigorre, région fertile et quelque peu
boisée, surtout à !’O., aux cultures variées, qux villages nombreux et pressés, surtout dans la
vallée de l’Adour et entre ce fleuve et le Gave de Pau; on y rencontre encore quelques landes
dans le canton d’Ossun. C’est dans cette région que l’on trouve le point le plus bas, 120 m., à
la sortie de l’Adour.
En face du coude que fait la Neste en tournant vers l’E. et dans Je prolongement de la partie
coulant du S. au N., s’étend le Plateau de Lannemezan, vers le N.-E. Sa base est une immense
moraine miocène. Il a été formé par des apports glaciaires remontant peut-être aux âges tertiaires.
Une coulée colossale de matériaux de toutes sortes arrachés à la montagne y a été
entraînée et a constitué ainsi un cône de déjection. C’est au point de vue géographique l’un des
coins les plus intéressants de France, mais à ce point de vue seulement, car rien n’est plus
triste que ses croupes, dénudées d’autant plus qu’on le remonte davantage. Les centres de
population y sont rares. Mais de là s’échappent en éventail une foule de rivières et de ruisseaux
qui en constituent l’originalité. Son point culminant atteint 660 m.
Au delà du plateau, la Montagne forme une espèce de bourrelet aplati dominant à l’E. la vallée
de la Garonne et à !’O. celle de l’Adour. Cette partie va en s’élevant jusqu’à la ligne de faîte, qui
sert de frontière commune à l’Espagne et à la France. La distance de la crête à la plaine, par le
méridien de Lourdes, est de 35 kilom. environ sur le versant français et de 70 kilom. sur le
versant espagnol. Au centre à peu près, se dresse le superbe Pic du Midi de Bigorre (2877 m.)
que le col du Tourmalet isole au S. de la masse pyrénéenne.
C’est au Pic du Port d’Oo (5114 m.) que commence sur la ligne de faîte la limite des Hautes-Pyrénées;
elle se poursuit en petites indentations aux angles arrondis. Entre les chainons transversaux
qui s’en détachent,. coulent parallèlement dans la direction S. à N. plusieurs torrents qui
vont se réunir à la Neste d’Aure, dont le cours supérieur longe d’abord le bas du rempart élevé,
puis descend au N. et fait un coude brusque à La Barthe-de-Neste, pour aller rejoindre ensuite
la Garonne au bas de Montréjeau. Le beau cfrque de T1·oumouse, rempart circulaire de -1000 m.
de hauteur moyenne, dominé par le Pic du même nom (5086 m.) entoure la source de la Neste
d’Aure. Les pics les plus élevés: Pic de Campbiel (5175 m.), Pic Long (5194 m.) se trouvent en
avant de la ligne de faite. C’est dans le massif de Néouvielle que l’on trouve le plus grand nombre
de lacs pyrénéens. L’un d’eux, le lac d’Orredon, constitue un réservoir pour la régularisation du
débit de la Neste.
Du Pic de Troumouse au Pic Mourrous, la ligne de faite enserre toute une région tourmentée,
région de cirques, d’oules et d’oulettes (effondrements) ; cirque d’Estaubé, cirque en gradins de
Gavarnie, d’une hauteur de 1000 m., s’étendant sur un arc de cercle de 4000 m.; dans toutes les
vallées qui en descendent bondissent des gaves qui vont se réunir en amont d’ Argelès pour
former le Gave de Pau. Ces vallées comptent parmi les plus pittoresques des Pyrénées et