lot-et-garonne-1903-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_01

LE département, qui fait partie de la région S.-0. de la France, doit
son nom à deux cours d’eau, le Lot et la Ga1·011ne, qui s’unissent en
un point voisin de son centre géométrique, à 25 kilomètres au
N.-0. du chef-l ieu, Agen. Il affecte la· forme d’un parallélogramme
légèrement incliné du N. -E. au S.-0. ; la diagonale qui passe par
Villeneuve mesure ‘105 kilomètres, de la limite commune aux départements
du Lot-et-Garonne, de .la Dordogne et du Lot, au N.-E., à
l’angle droit formé au S.-0. du canton d’Houeillès par la limite
du département ; l’au tre diagonale, passant un peu au S.-0. d’Agen, mesure 87 kilomètres
de l’extrême pointe N. du canton de Duras, au N., à l’extrême pointe S. de
celui d’Astaffo rt, au S. Sa superficie le place au 66″ rang de nos départements. Il a peu
de limites naturelles, au N. le Dropt pendant environ 4 kilom., puis pendant plus de 10;
à rE., 2 kilom. du Boudouysso u, environ 5 kilom. de la Séoune, 5 de la Barguelonne
et 2 de la Garonne; au S., !’Auroue, pendant une dizaine de kilomètres, !’Auvignon
pendant 5, la Losse pendant 5, environ 2 kilom. de la Lauzoue, 7 de la Gélise; au S.-0.,
tout le cours moyen et iu!’6rieur d’un affiuent de la Gélise ; au N. -0 ., enfin une quinzaine
de kilomètres du Lisos et 6 ou 7 du Dropt. Il est borné : au N., par le département de
la Dordogne; au N. -E ., par celui du Lot; au S.-E. par celui du T arn-et-Garon n e ;
au S., par celui du Gers ; au S.-0., par celui des Landes ; au N.-0 ., par celui de la
Gironde.
Il a été formé, en ‘1790, de portions de la Guyenne (Agenciis, Bazadais) et de la Gascogne
(Condomois, Lomagne, Br”1Ûlois, pays d’Albrnt).
Histoire
Les débris préhistoriques trouvés sur le territoire du département montrent qu’il fut
occupé de très bonne heure. Les grottes de Frégimont, de la Pronquière, de las
Pélénos, ont livré aux archéologues, avec les ossements de leurs habitants, des outils
et des armes en silex taillé ou poli, en os, en bronze et en fer.
A ces peuplades succédèrent, dès le v• s. avant J .-C., des Celtes, les Nitiobriges ou
j\ïtiobroges, dont la Yille principale était Agennum (Agen), et des Ibères, les Vasates et les
Sotiales, dont Bazas et Sos étaient les centres. Sos fut assiégée par .Crassus en 56, lors
du soulèvement des Aquitains auquel les Nitiobriges ne prirent pas part. En 52, au
contraire, 5000 d’entre eux, sous les ordres de Teutomat, allèrent grossir l’armée de
Ye rcingétorix, tandis que Vasates et Sotiates ne bougèrent pas.
L’occupation romaine :enrichit et embellit le pays qui fut compris dans l’Aquitaine.
Agennum, déjà relié à Clermont-Ferrand par la Voie Clermontoise, le fut par une autre à
Divonna (Cahors); d’autres restes de voies se trouvent à Thouars, à Sos (voie dite la Téna?’
èse) et à Ste-Livrade. Au milieu des vignobles s’élevèrent de somptueuses villas, comme
celle de Bapteste, au :\Ias-d’Agenais; elles étaient ornées de portiques, de s tatues et surtout
de mosaïques dont quelques-mies ont été retrouvées; celles de i\Icrcadis ont été déposées
clans l’église de Francescas ; la Promenade de la Garenne, à Nérac, en possède une
autre, etc. Les restes de construc tions de cette époque sont d’ailleurs nombreux; nous