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Le sumac vénéneux, L’herbe à la puce. Arbres et arbustes

Famille des térébinthacées. — Sumac vénéneux, Rhus toxicodendron. — Lieux sablonneux, ombragés et humides. Juin. (Provancher.)
« L’herbe à la puce » est un petit arbrisseau de un à trois pieds, de bonne apparence, et ses petites fleurs rosées en grappes paniculées sont même gracieuses. Elle n’est cependant pas aussi commune que l’on pense, parce que l’apocyn et la symphorine qui lui ressemblent beaucoup, font penser qu’on la rencontre à chaque instant tandis qu’il n’en est rien.
Le sumac vénéneux (rhus toxicodendron) est originaire de l’Amérique du Nord et il a la réputation d’être un des végétaux les plus délétères que l’on connaisse. C’est bien le cas de dire que les espèces dans les genres des plantes sont comme les enfants de certaines familles : les uns sont bons, les autres méchants. Ainsi, dans le genre sumac, nous avons le sumac amarante et le sumac glabre, dont les fruits servent à faire des liqueurs agréables, tandis que le sumac vernis et le sumac vénéneux renferment tous deux un poison qui peut causer de graves désordres.
Écoutons le savant Provancher : « Le sumac vénéneux, de même que le sumac vernis, contient dans toute, ses parties un suc blanchâtre
résineux, très acre, renfermant un principe vénéneux d’une extrême subtilité. Les émanations qui s’échappent de ces plantes occasionnent
souvent des accidents assez graves. Il suffît parfois de s’exposer seulement un instant à ces émanations, même sans toucher la plante pour se voir, au bout de 48 heures, la figure, les mains et souvent tout le corps, couverts de petites ampoules ou pustules, accompagnées d’une inflammation de la peau considérable et très douloureuse. On dit que c’est au soleil et au milieu de l’été que ces émanations sont le plus à craindre. Grand nombre de personnes, toutefois, traitent de chimériques les craintes qu’elles voient témoigner à la rencontre de « l’herbe à puce » et n’ajoutent aucune foi à sa malignité.
Nous savons que pour nous-mêmes, nous en avons mainte et mainte fois foulé aux pieds, froissé dans nos mains et mis dans notre bouche, sans jamais en ressentir le moindre effet. Mais les médecins peuvent sans doute nous dire sur cela, comme à l’égard des maladies épidémiques, que le virus de la maladie qu’occasionnent les émanations de cette plante peut prendre sur une personne et non sur une autre, la chose dépendant des dispositions particulières de la personne, qui peuvent la rendre plus ou moins capable de résister à l’influence pernicieuse à laquelle elle se trouve exposée ». Mme Traill, dans ses études sur les plantes du Canada, nous raconte aussi qu’elle en a cueilli plusieurs fois et qu’elle n’en a ressenti aucun mal. Les botanistes sont peut-être réfractaires à cette maladie !
N’importe, pour la satisfaction de tous, nous signalons, en terminant, un remède in/iqué par l’abbé Moyen, pour guérir ce mal bizarre. « On arrête le progrès du mal si l’on a soin, dés le principe, de laver les organes atteints avec de l’eau contenant de l’acétate de plomb ou sucre de plomb ».

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