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AUBEPINES OU SENELLIERS.

Famille des pomacées. — Aubépine à ergot de coq, Cratoegus crusgalli. — Aubépine tomenteuse, Crutagus iomenlosa. — Arbrisseaux de 10 à 20 pieds. Fruits rouges. Taillis, bords des fossés.

Aubépine est un nom gracieux et le nom nous faisait aimer la fleur avant de la connaître.
Quand nous étions petit bonhomme, nous prenions un « plaisir extrême » à la lecture des contes en image d’Épinal et nous environs le sort des fées, des enchanteurs, des princes et des princesses qui se paraient de roses et d’aubépines, à propos de tout et à propos de rien. Nous regrettions que l’on n)en eût pas, en ce pays. Plus tard, nous lisions que l’aubépine est la fleur du mois de Marie et de Jeanne d’Arc, et que, dans les campagnes de France, on en coupait des bouquets chaque jour du mois de mai pour décorer les autels de la madone, et cela augmentait notre peine de ne voir rien de tel ici. Pour sûr, nous disions-nous, si nous avions cette plante nous aurions conservé cette charmante coutume, et nos autels auraient été couverts du «blanc frimas de ses fleurs ». Cela nous attristait pour notre pays.
Et quelle ne fut pas notre surprise, lorsque le hasard nous apprit que nous avions des aubépines, mais q .’elles se cachaient sous un nom populaire des moins poétiques : Senelliers ou Cenelliers. Ce terme était d’un usage courant en France, autrefois, et nos pères ne pouvaient autrement que de l’adopter. Les Anglais la nomment : Thorn, Hawthorn, Cock spur, et les Français : Pommettier rouge, pommettier blanc, aubépine, épine blanche, bois de mai.
Noël et Chapsal écrivent que le peuple dit aussi « noble épine » par corruption. L’aubépine est une proche parente du pommier. Son fruit charnu
est agréable dans certaines espèces, mais il est petit. C’est un tort. Ses fleurs en corymbe, blanches et odorantes, sont d’autant plus gentilles,
du moins à Montréal, qu’elles sont au nombre des premières à nous annoncer le retour des beaux jours.

L’aubépine est en fleurs au joli mois de mai ;
Partout sur les buissons s’étend sa neige blanche.
Comme un voile léger, doucement parfumé.
Cachant les nids craintifs blottis sous chaque branche.
Marie-andrée.

Nous en avons cinq ou six espèces, ici, mais les plus communes sont celles que nous avons nommées en tête de cette monographie.
Au point de vue pratique, Provancher nous donne les renseignements suivants : « Leur bois dur, rougâtre et compacte, sert dans la menuiserie, la gravure, les petites pièces de mécanisme, etc., mais c’est surtout pour la plantation des haies vives que les aubépines sont recherchées ». Autrefois, l’on a cru que l’odeur de l’aubépine faisait gâter le poisson.
Les Romains, moins prosaïques, « pensaient que l’aubépine avait le pouvoir de combattre les maléfices. Au jour de l’hyménée, ils en décoraient leurs maisons, et les jeunes filles offraient à la fiancée une corbeille remplie de cette charmante fleur. Dans quelques provinces
de France, on avait coutume, au moyen âge, d’attacher un bouquet d’aubépine au berceau du nouveau-né ».
Toutes ces croyances sont oubliées aujourd’hui. Seul, le langage des fleurs, lui a conservé l’emblème de l’espérance et du courage.

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