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Accueil / #11 Le Lot. Géographie pittoresque et monumentale de la France. (1903) / lot-1903-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_07

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A la fin du 1x• s. le Quercy dépendait du comté de Toulouse; en réalité, il était partagé
en plusieurs seigneuries : celles de Cahors, de Castelnau, de Calvignac, de Gourdon, de
St-Cirq-la-Popie, de Vayrols. En \l75 Guillaume Taillefer fit du Quercy un fief indépendant,
qui ne devait que l’hommage au comte de Toulouse.
Dans la première moitié du xu• s. l’hérésie de Henri de Lausanne trouva de nombreux
adeptes clans la région et notamment à Cahors, où saint Bernard vint la combattre. C’est
d’ailleurs à cette époque que s’élevèrent les principaux monastères. En 1J 54, Henri II,
devenu maitre de l’Aquitaine par son mariage avec Éléonore, revendiqua des droits sur
le Quercy et s’empara de Cahors, où il mit une garnison de 700 hommes sous les ordres
de Thomas Becket. Mais la Guyeniie lui fut disputée par l’un de ses fils, Henri CourtMantel,
qui pilla Rocamadour et mourut peu après à Martel (1’185). Philippe-Auguste et
nichard Coeur de Lion signèrent en ‘l 19’1 un acco.rd par lequel le Quercy et Cahors, sauf
cependant les abbayes royales de Souillac et de Figeac, restaient possessions anglaises.
Les seigneurs du Quercy ne supportèrent pas cette domination étrangère et c’est, dit-on,
de la main de l’un d’eux, Bertrand de Gourdon, que fut tué Richard Coeur de Lion à
Châlus (H 99).
Pendant la guerre des Albigeois, les seigneurs du Quercy s’unirent au comte de Toulouse,
Raimond VI, tandis que Guillaume de Cardaillac, évêque de Cahors, entrainait
contre eux la population. 11 s’allia à Simon de Montfort qui, en ‘1214, envahit le Quercy
et y rendit la justice au nom du roi; mais, Simon étant mort, il se soucia peu de partager
la mauvaise fortune de son fils, Amaury, et se tourna vers le roi de France : en 1225, il
donna Cahors à Louis VIII et reçut en échange le titre de comte. Les banquiers italiens
établis à Cahors, auxquels il eut recours pour payer ses dépenses, lui firent des prêts à
des .taux si usuraires, qu’on les appela dédaigneusement cam’sini. La ville lui resta lorsqu’en
122\l le traité de Parisrendit le Quercy au comte de Toulouse, Raymond VII. Entre
temps, en 12’11 , un bourgeois de Cahors, Archambaud, avait obtenu pour dix ans la
sauvegarde du roi.
Par le traité de Paris de ‘1258, saint Louis rendait à l’Angleterre, avec une partie de
l’Aquitaine, le Quercy, bien qu’il fût à son frère Alphonse de Poitiers. Dans ce traité,
Figeac se prévalut de son droit d’être • vassale immédiate b de la couronne. En 1272,
Philippe III mettait la main sur le Quercy; l’année d’après, le fils de Henri III, Édouard I”‘,
rendait hommage à Philippe ; mais, en ‘1286, Philippe IV le Bel restituait le Quercy à
l’Angleterre.
De ‘l?i05 à 15’10, lors de l’affaire des Templiers, les Inquisiteurs tinrent des assises dans
le pays. Plus tard, l’évêque de Cahors, Géeald, déclaré coupable de sorcellerie par un
enfant de Cahors, Jacques Duèze, pape saus le nom de J ean XXII, fut écorché vif. C’est
à ce pape qu’est due l’Université de Cahors qui brilla de ‘155’1 à ‘1751 , date où Louis XV
la fit fermer.
Pendant la guerre de Cent Ans, le Quercy lutta énergiquement contre les maîtres que
lui donnait le traité de Brétigny. Le gouverneur Jean Chandos sut d’ailleurs s’y faire
exécrer.· Charles V le débarrassa de ses occupants, soit par les armes, soit à prix d’argent. ‘
Figeac fut ainsi achetée à Bertucat d’Albret et à Bernardon de )a Salle. Sous Charles VI,
plusieurs seigneurs, dont ceux de Gourdon, surent repousser les Anglais ; sous
Charles VII enfin, le Quercy était redevenu français. Ces guerres malheureusement lui
avaient coûté beaucoup d’hommes et ce furent les pays d’alentour qui lui fournirent des
habitants.
Les guerres de religion, sous Charles IX, ramenèrent le trouble dans le pays. Cahors
fut le théâtre de massacres ordonnés par El. de Montluc, gouverneur de la Guyenne.
Gourdon, Caussade, Rocamadour, furent tour à tour pillés par les calvinistes, qui, par deux fois, assiégèrent vainement Cahors, dont l’évêque seul, réfugié au château _ de
Mercuès, tomba en leur pouvoir ( 1562). Plus tard, les protestants du Dauphiné et de la
Provence vinrent au secours de leurs coreligionnaires du Quercy, e.t avec Crussol d’Uzès
se rendirent maîtres du pays, sauf quelques villes, dont Cahors et Figeac. En ‘1576, cette
dernière ville tomba en leur possession . Sous Henri Ill, Catherine de Médicis ayant réuni
les protestants à Montauban, le maire de Figeac refusa hardiment d’entrer dans les vues
de cette r eine. Les habitants de Cahors, hostiles au protestantisme, résistèrent également
à Henri IV qui , en mai ‘1580, entra par surprise dans la ville et n ‘en fut maître
qu·après 6 jours de combat. La Ligue trouva de nombreux partisans dans les villes non
encore soumises au Béarnais, dont l’abjuration rame~a la prospérité dans le pays. Sous Louis XIII, les protestants du Quercy s’unirent au duc de Rohan, mais ils ne
tardèrent pas à se soumettre; l’intolérance de Louis XIV à leur égard porta un coup
funeste à l’industrie de la région en en chassant de nombreux artisans (‘1685 ).