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entre les évêques et les comtes de Rodez. La guerre séculaire avec les Anglais Yint malheureusement
interrompre cette période de prospérité. En I54:J, ::q)l”èS une courte occtL
pation, St-Antonin et Espalion furent repris à l’ennemi, que le traité de Brétigny (13ü0)
établit en maitre dans le Rouergue. Rodez, fatigué de la domination anglaise, se soulern
en ·1368, à la voix du consul du Bourg, Béranger de Nattes. Le comté en entier prit part
au soulèvement et bientôt les Anglais ne possédèrent plus que iVIillau et quelques chùteaux
qu’on leur enleva successivement. En 157·1, après la prise de· 1a Roque-Valzergu(‘s
par Duguesclin, le Rouergue, complètement débarrassé des troupes anglaises, devint d é finitivement
possession royale.
C’est la maison d’Armagn:::c qui avait mené la lutte contre l’Angleterre; c’est encore
l’un de ses chefs, Jean III, lieutenant général en Languedoc, qui purgea le Rouergue de
la présence des Routiers (‘1391), Jean IV, ayant illégalement perçu des impôts, fut combattu
par Charles VII (1444), puis par Louis XI, alors dauphin, quand il lui prit
Entraygues, Rodez et Sévérac. Jean V, par sa foul’berie, s·attira la colère du même
Louis XI, qui l’assiégea clans Lectoure, s’en empara et fit mettre à mort Jean et sa
famille. Le parlement ordonna la confisc.ation de ses biens, qui furent partagés entre
différents seigneurs. Dans la suite, le comté de Rodez appartint au duc d.Alençon, puis
il entra dans la maison de Navarre pat’ le mariage de l\Iarguerite de Valois, veuye du duc
d’Alençon (1525) avec le roi Henri III d’Albret. En 1572, IIenri IV le reçut de sa mt’·1·e,
J eanne d’Albret, qui le possédait depuis 1555.
Les guerres de religion s’y firent cruellement sentir, surtout à i\iillau où la Réforme fit
son apparition dès 1560. Villefranche et Saint-Antonin devinrent bientôt des centres protestants
en même temps que deux de leurs pasteurs, Vaïsse et ;\Ialet, établissaient des
églises dans plusieurs centres, à Villeneuve, à Saint-Affrique, etc. Sén: rac, Villefrancli ede-
Panat suivirent le mouvement, auquel résista Rodez presque seul. En 1575, une trè,·e
d’un mois fut conclue au château de la Galinière, où se tenaient les États du Rouergue ;
mais la lutte recommença presque aussitôt. L·avènement de Henri IV ramena une coude
période de tranquillité troublée par la Ligue en 1576. Laguépie tomba aux mains des
catholiques, à la tète desquels était le duc de J oye~tse , qui fit raser la Yille et n’iassacrer
ses défenseurs ; par contre, les protestants entrèrent dans Aubin et se rendirent maîtres
du château de Sauvensa. L’abjuration de Henri IV (1593) suspendit la guerre, qui reprit
sous Louis XllI. En ‘1621 , Millau vit se réunit· une assemblée de protestants où la lutte fut
décidée à nouveau. Le traité cl’Alais (‘1629) y mit fin . Millau, Creissels et quelques autres
villes furent démantelées. En ‘1632, Louis XIII décréta que, des 4 consuls et des 211 conseillers
de Millau jusqu’alors protestants, la moitié serait catholique et rautre
protestante. En ‘1665, les protestants refusèrent d’obéir aux édits. Louis XIV leur retirn
alors leur droit au consulat et 4 seulement d’entre eux purent devenir conseillers. L’accrnissement
des impôts amena la révolte des Croquants, dont les chefs assiégèrent
Villefranche. Le duc de Noailles en triompha; les chefs furent pendus et un certain
nombre de révoltés envoyés aux galères.
En ‘1668, à la voix de l’évêque Gabriel de Paulny, de nombreux protestants se convertirent
au catholicisme, à Millau. La révocation de l’Édit de Nantes (‘1685) chassa de la
région une partie importante de la population industrielle, qui émigra à l’étranger avec
nos procédés de fabrication. Enfin, en 1738, Ize de Saléon, et, en 1740, le Père Briàaine,
arrachèrent à leur foi un grand nombre de protestants.
Géologie – Topographie
Le département de l’Aveyron se trouve à la limite S. du Plateau central; les Cévennes, qui
