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Accueil / #15 Tarn et Garonne. Géographie pittoresque et monumentale de la France. (1903) / Montauban. tarn-et-garonne-1903-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_07

Montauban. tarn-et-garonne-1903-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_07

Au xu” s. ‘commeucèrent à s’élever les abbayes dont on retrouve aujourd’hui les restes:
l’abbaye de Beaulieu (1141), l’abbaye de la Garde-Dieu , dans l’arrondisserirnnt de Montauban;
l’abbaye de Belleperche (1’145), l’abbaye de Grandselvc (H44), rabbaye de Fabas,
dite Lumen Dei, dans l’arrondissement de Castelsarrasin, etc.
En 1140, St-Antonin fut érigé en municipalité; en H4!1, Montauban, à peine sorti de .
terre, reçut d’Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, le même privilège. En même
temps, les franchises de plusieurs villes s’ accru1~ent ; des consuls les gouvernèrent; la
prospérit6 du pays grandit; malheureusement, le mariage d’El6onore d’Aquitaine avec
Henri Plantagenet (1152) fit passer le pays sous la domination anglaise, qui y fut mal
accueillie. Hemi dut y faire une expédition au cours de laquelle il prit Montauban. Le
traité de 1191, conclu pendant la troisième croisade entre Philippe Auguste et Richard
Coeur-de-Lion, établit les Anglais dans la majeure partie du Quercy. Un peu plus tard
(1208), le pays fut ensanglanté par la guerre des Albigeois, pendant laquelle Simon de
Montfort combattit le comte de Toulouse, Raimond VI, puis son fils Raimond VII.
Celui-ci, plus heureux que son père, vainquit Simon à Moissac, puis à Castelsarrasin et
souleva contre lui Moissac, tandis que Montauban lui échappait. Après la mort de Simon
devant Toulouse, son fils Amaury dut demander des secours au roi de France, pour
1·ésister au comte de Toulouse. Le traité de Paris de 1229, qui termina la lutte, unit
virtuellement le pays à la couronne; il fo fut en réalité à la mort de Raimond.
La région eut à peine le temps de respirer que !’Inquisition l’ensanglanta et la souleva
par ses cruautés (1229-‘1255). Montauban, où siégea plusieurs fois le tribunal inquisiteur,
fut le théâtre de plusieurs tueries. Ces atrocités passées, la prospérité revint et pendant
près d’un siècle le pays se couvrit de villes nouvelles ou bastides.
En 1257, il retomba en partie au pouvoir des Anglais par le traité d’Abbeville; le traité
de Brétigny (1560) leur livra ce qu’ils ne possédaient pas encore, et, en 1561, ils prirent
Montauban .. En 15Ci5, les ravages des Compagnies revenant d’Espagne ajoutèrent aux
horreurs de la guerre; attaquées à Montauban par les sénéchaux de Toulouse, de
Carcassonne et de Beaucaire, elles leur iniligèrent une honteuse défaite. En 1568, le
Rouergue et le Quercy se soulevèrent contre la domination anglaise; Montauban, déjà
dévoué aux Anglais en 1257, resta en dehol’s de ce mouvement, mais, en 1569, il dut
-Ouvrir ses portes aux Français.
Les guerres de religion se firent aussi cruellement sentir dans le pays arâce surtout à
l’abandon du siège épiscopal de Montauban par Jean de Lette, qui ~e ·:aria (I55Ci). En
1560, les calvinistes brûlèrent la basilique de St-Théodard et chassèrent du pays ceux
des habitants qui ne Youlaient pas embrasser leur religion; Montluc tenta en vain de
reprendre Montauban qui, assiégé quatre fois par les catholiques en 15Ci2, leur fut
-Ouvert en 1565 par la paix d’Amboise. Les protestants le leur enlevèrent en 1567 ; il
devint l’une de leurs places de sûreté (1570) et un lieu de réunion pour leurs députés.
Sous Louis XIII, les protestants béarnais ayant refusé de rendre à l’église catholique
les biens ecclésiastiques confisqués par Jeanne d’Albret, la guerre recommença. Le
Béarn fut soumis, mais Louis XIII, aidé de de Luynes, mit vainement, pendant 86 jours,
le siège devant Montauban, que les femmes mêmes défendirent (1621). Ce siège coûta la
vie au duc de Mayenne. Par le traité de Montpellier, signé peu de temps après,
Montauban resta aux protestants comme place de sûreté; mais ‘Louis XIII se vengea de
sa défaite en brûlant Négrepelisse et Albias et en rasant les fortifications de St-Antonin.
En 1629, Richelieu reprit Montauban aux protestants et, par l’Édit de Grâce de la
même année, leur enleva cette dernière place de sûreté. En 1655, Louis XIII créa la
généralité de Montauban qui comprit H électiOns: Montauban, Cahors, Villefranche,
Rodez, Millau, Rivière-Yerdun, Armagnac, Comminges, Lomagne, Astarac. L’évêché de