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Accueil / #6 la Charente. Géographie pittoresque et monumentale de la France. (1903) / charente-1903-geographie-pittoresque-et-monumentale-de-la-france_page_01

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un la lisière orientale du département pénètre une rivière aux
eaux limpides, qui vient à peine de naitre dans le département
voisin de la Haute-Vienne: c’est la Charente, que le roi Henri IV
appelait le plus beau ruisseau de son royaume. Elle en traverse
quatl’e arrondissements et en baigne successivement deux chefslieux:
Angoulème et Cognac. Pour toutes ces raisons, elle mél’itait
bien l’honneur de lui donner son nom. Ce département affeclc
la forme d’un trapèze dont la direction des bases, orientée de
N.-E. à S.-0., forme un angle de 45° avec le méridien. De fa
pointe S. de !”arrondissement de Bai·bezieux à la pointe N.-E. de celui de Confolens,
il y a un peu moins de 125 kilom.; de la pointe N.-0. de l’arrondissement de Cognac
à la pointe S.-E. de celui de Barbezieux, on compte un peu plus de 75 kilom. Ce département
appartient à la région S.-0. de la France. Sa superficie le place au 47• rang.
Il possède des limites naturelles: au N. une très fnible partie du cours de la Charente
à deux reprises, du Transon, du Clain et de la Vienne; à l’E. quelques kilomèti·es
du cours de la Charente, de la Tardoire, le coms de la Lizonne depuis Combiers
ju qu’à son confluent avec la Dronne, sauf pendant 2 ki lom.; au S., à différentes
1·eprises, le cours de la Dronne elle-mème ; à l’O. quelques kilomètres du Palais,
pl u ieurs kilomètres du Né et de !’Houme. Il est borné au N. par les dépal’t.ements des
Deux-Sèvres et de la Vienne ; au N.-E. par celui de la Haute-Vienne ; au S.-E.
par celui de la Dordog ne; à l’O. enfin par celui de la Chare nte-Inf è r ieu r e .
Il a été formé, en ·J 790, de parties de quatre provinces. L’Ang oumois en a fourni les
trois quarts; le dernier quart provient de la Saintong e , du Poitou et de ln Marc h e.
Enlin un apport très minime, environ 6000 hectares, a été fait par le Limousin et le
Périgord. Histoire
Les peuplades préhistoriques qui ont vécu dans cette reg1on ont laissé des monuments
mégalithiques dans plus de trente localités du département. Sur la rive droite
de la Nissonne, on trouve à Edon des grnttes peut-être habitées à l’époque quaternaire.
Charras a des silos celtiques à galeries; Bunzac en possède également. Pnrmi les
lumuli, nous citerons celui de la Motte-de-la-Garde, à Luxé, qui recouvre un dolmen .
A une époque plus rapprochée apparut dans la région un peuple maritime libre, le
peuple des Santones. Comme chez les Éduens, le magistrat sup rême était le vergobret.
Un lieutenant de César, Crassus, conquit le pays en 5G avant J.-C. Rome n’eut pas de
sujets plus dociles que les Santons. Dans la division de la Gaule en trois pl’ovinces ,
leur pays fut rangé dans l’Aquitaine, qui comprit 17 cités. Dans les assemblées génél’ales
des trois provinces, le président était investi pour une année de la prêtrise. On en
connaît trois choisis chez les Santons; l’un d’eux, qui vivait au r” s ., é tait en même
temps questeur. La monnaie d’or eut cours dans ce pays, qui eut une grande irnpo1·tance
ap1·ès l’occupation romaine, comme en témoignent encorn les traces nombreuses
de camps relevées clnns plus de 15 localités.