139 LA VOIX LIBRE ET SES RENFORCEMENTS

le doigt actionnaient plus puissamment le corps
vibrant, mais dans les limites où cette friction de
l’archet et du doigt n’empêchait pas encore la vibration,
en écrasant le corps vibrant. L’intensité étant
liée à. l’amplitude de la vibration, il faut que l’archet
donne à la corde le branle le plus ample et laisse
ce branle aussi libre que possible. Il en est de même
pour la corde vocale. La poussée aérienne actionnera
la corde vocale et celle-ci lui opposera, par la
force d’adduction, une résistance proportionnée; et
le son sera d’autant plus puissant que ce conflit
déterminera de plus grandes variations de pi·ession
dan~ l’air ébranlé au niveau de la glotte et à ses
environs.
Mais, je le répète encore, le son que nous entendons
est produit par l’ébranlement de la masse d’air
des cavités pneumatiques, et cette ample vibration
ne produira une puissante sonorité que si la paroi
de ces cavités s’accommode et se tend de façon à
ne pas boire, à ne pas étouffer la pulsation aérienne,
mais au contraire à la renforcer, à la vendre plus
sensible et à l’étendre à une plus grande masse
d’air, non seulement intérieure, mais extérieure.
Non seulement la glotte s’accommode à la puissance
de la poussée aérienne, mais toute la paroi
vivante des cavités vocales s’accorde avec celte
pulsation de la masse aérienne, et, après l’avoir
rendue plus puissante et plus volumineuse par la
participation la plus grande possible de l’air de nos
cavités vocales, elle en favorise la projection,
l’émission, en y. intéressant l’air ambiant. En effet ‘ il ne suffit pas, pour que notre voix soit puissante
et intense, que le son glottique soit vigoureux; il
faut que tout l’air de nos cavités vocales forme à