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366 Montage, ajustage à la main

Pour toutes ces raisons, l’usinage à la main,
s’il perd sans cesse du terrain par rapport à
l’usinage à la machine, n’en subsiste pas moins
et nous devons en dire quelques mots.
Lorsqu’il s’agit d’un travail peu précis, d’ébarbage
ou de dégrossissage, on emploie le
bu.rin et son collègue le bédane; ces deux outils
servent, tenus d’une main et recevant sur leur
tête le choc d’un marteau assez· lourd que l’ouvrier
tient de l’autre, à enlever des copeaux
importants. Une sorte de bédane, le grain
d’orge, sert à creuser les gorges, les pattes
d’araignées dans les coussinets, etc …
Un résultat analogue est obtenu par la meule
émeri (fig. 839) tounant autour d’un axe horizontal,
à grande vitesse, et sur laquelle l’ouvrier
vient appuyer la pièce qu’il a à travailler,
afin d’enlever la plus grande partie de la matière
en excès.
Fig. 83l
Le travail sera terminé à la lime, grosse d’abord,
fine ensuite, enfin très fine. La lime est
l’outil par excellence de l’ajusteur et l’art de
bien limer est assez difficile: Pour travailler
à la lime, l’ouvrier bien d’aplomb sur les hanches,
ayant placé sa pièce sur l’établi ou sur
· l’étau, donne des coups réguliers de sa lime
dont il tient le manche dans la main droite et
sur laquelle il appuie de sa main gauche vers
l’extrémité en pressant, pour appliquer l’outil
sur toute sa surface bien également, avec un
léger balancement du corps accompagnant le
mouvement de va-et-vient de la lime; l’effort
ne devant se faire que lorsque celle-ci avance
sur la pièce et devant cesser complètement
lorsqu’elle revient vers l’ouvrier. La pièce limée
sur toute sa surface, l’ouvrier se déplace
et lime en « croisant les traits » de façon à
voir exactement par le croisement les endroits
où porte la lime. A l’aide de la règle, de l’équerre
ou du marbre, il vérifie son ajustage.
Si celui-ci doit être absolument parfait, il
ajuste « au rouge » ; c’est-à-dire q_ue l’ajusteur
étale sur le marbre une couche tres fine d’une
pâte composée de minium ou de sanguine dissous
.dans l’huile, et il frotte sa pièce sur le
marbre ainsi enduit. Les parties en relief prennent
du rouge et celles en creux n’en prennent
pas. Il peut donc limer soigneusement sur les
premières et, ainsi de suite, jusqu’à ce que la
pièce prenne la teinte rouge sur toute sa surface.
Il y a une quantité de formes de limes (fig.
840): plates, demi-rondes, ronde:; ou ((queue:;
de rat », triangulaires ou « tiers point », à
couteau, à pilier, à pignon, à feuille de sauge,
etc … ; et de différentes dimensions et tailles:
une, deux, trois au paquet, bâtardes, demidouces,
douces, etc… . ·
Pour le dressage des grandes surfaces on
remplace le manche en bois par un manche en
acier en forme de C permettant à la lime de
poser à plat sur toute la surface.
Pour parfaire l’ajustage on emploie aussi
le grattoir (fig. 841). Cet instrument est constitué
par un bout d’acier plat, dont l’extrémité est
affûtée perpendiculairement s