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Locomotion aérienne_Forme des dirigeables – Permanence de la forme – 559

On peut compter sur une perte maximum de
10 litres de gaz par 24 heures et par m2 sous une
pression de 30 à 40 mm d’eau.
Il est nécessaire qu’un aéronat puisse résister
aux efforts auxquels il est soumis, il faut en
particulier que sa forme reste invariable.
A mesure qu’un ballon s’élève dans l’atmosphère,
en raison de la diminution de pression
de l’air extérieur, le volume du gaz contenu
dans l’enveloppe tend à augmenter(loi de Mariotte).
C’est pour cette raison que les ballons
sont pourvus à leur partie inférieure d’un certain
nombre d’ouvertures munies de manches
verticales (appendices), ou de clapets permett&.
nt à l’excès de gaz de s’échapper au dehors.
Pendant la descente au contraire, l’air devient
de plus en plus dense et la quantité de
gaz intérieur finit par être trop faible. Le ballon
devient flasque. Pour rémédier à cet inconvénient,
plusieurs systèmes ont été proposés et,
à ce point de vue on peut diviser les dirigeables
en 2 catégories :
a) ballons souples et ballons semi-rigides
b) ballons rigides.
a) Ballons souples et ballons semi-rigides.
– Un ballon souple est un ballondontlacarène
ne présente aucune partie rigide. En laissant de
côté sa forme particulière il est donc en tout
point semblable à un ballon sphérique tel que
nous l’avons décrit précédemment; par conséquent,
les mêmes phénomènes de variation de
la force ascensionnelle vont se produire, variations
qui conduiraient fatalement à des déformations
considérables de l’enveloppe que la
manoeuvre du délestage serait impuissante à
combattre.
Nous avons dit précédemment que le général
MEUSNIER avait eu, en 1783, l’idée du ballonnet
compensateur adopté aujourd’hui en France.
Un ventilateur permet d’envoyer pend::int la
descente dans un ou plusieurs ballonnets placés
dans l’intérieur de la carène, de l’air sous pression
qui compense ainsi l’hydrogène disparu.
Le volume du ballonnet dépend du volume du
dirigeable ainsi que de la hauteur maximum à
atteindre. On le prend en général égal au tiers
du volume de la carène. Quant au ventilateur,
son débit doit être réglé suivant la vitesse de
descente; il doit fonctionner de telle façon que
jamais le ballonnet ne soit complètement rempli,
il est relié aux ballonnets par une ou plusieurs
manches qui permettent de n’envoyer au
besoin de l’air que dans un seul ballonnet.
Le ventilateur est placé soit près du guiderope,
soit dans une travée spéciale de la nacelle,
de telle manière qu’il puisse être actionné par
le moteur ordinaire du dirigeable au moyen
d’une transmission spéciale ou même, dans les
très gros dirigeables, par un petit moteur secondaire
pouvant servir également pour la
télégraphie sans fil par exemple.
On désigne sous le nom de cc petits cubes »
des dirigeables souples de faible volume (800
à 1000 me., bi ou tri-places et de grande maniabilité,
construits pour la première fois pendant
la guerre par la société française Zodiac
Nous en donnons ci-desous les caractéristiques.
Volume : 1000 me, longueur, 29 m. 60, diamètre
8 m. 05, 1 nacelle hi-place, 1 hélice tractiTe
Levasseur actionnée par un moteur rotatif Gnôme
et Rhône de 50 ch tournant à 1400 tours;
durée du vol : 5 heures; vitesse : 60 kilm. à
l’heure; rayon d’action: 300 km; pourvu d’un
train d’atterrissage çomme un avion, consommation
d’essence .: 10 litres à l’heure.
Les dirigeables semi-rigides sont des ballons
souples munis d’un organe intermédiaire rigide
servant de liaison entre la nacelle et le ballon.
(Type Astra-Torrès en France et Roma en
Italie)
Il a semblé au début à quelques ingénieurs
qu’il était impossible de relier d’une nrnnière
invariable sans matériaux rigides l’enveloppe
des ballons souples avec la nacelle, principalement
lorsque l_es hélices étaient fixées à cette
dernière.
En réalité, on savait depuis les expériences
de Dupuy DE LÔM.E en 1872 qu’une simple suspension
furiicul~ire croisée permettait d’obtenir
une indéformabilité suffisante de l’ensemble
carene-nacelle. Si nous représentons en
effet le ballon proprement dit par la droite AB
(fig. 1258) et la nacelle par la droite C D et
qu’on réunisse ces deux organes par des cordes
A C, B D, C B et A D, il est facile de voir
A B
~ Fig. 1%8
qu’on obtient ainsi un ensemble de triangles
indéformables tels que la réunion du ballon
et de la nacelle agisse comme un solide indéformable.
Le grand intérêt de ce mode de suspension
est que les organes de liaison travaillant
à l’extension (haubans) peuvent être très
légers, ce qui ne pourrait être s’ils travaill&.
ient à la compression (entretoises).
Les ballons semi-rigides du type Lebaudy
comprenaient une enveloppe souple munie à
la partie inférieure d’une charpente métallique
et rigide (fig. 1259) sous laquelle était fixée
la nacelle.
En raison de la très grande difficulté d’assemblage
d’une enveloppe souple avec des
parties rigides, qui résistent différemment aux
changements de mouvement, on a souvent
constaté dans ces ballons des déformations
dans la forme dues aux tensions réparties non
uniformément. C’est ainsi que les Lebaudy
étaient souvent, en pleine marche, creusés à
la partie supérieure, d’où fatigue supplémentaire
imposée à l’étoffe. Dans les premiers Lebaudy,
on avait même ajouté aux cordages de
suspension, un cadre rigide dirigé obliquement
et qui, dans l’esprit du constructeur, était
destiné à transmettre la poussée de l’hélice.
Par la suite, ce cadre a été reconnu absolument
inutile.
Le bâti, au 1ieu d’avoir la forme ci-dessus
peut épouser la forme de la carène, soit sous
forme d’éléments flexibles, comme dans le
Leonardo-da-Vinci, soit sous forme de maillons
entourés d’étoffe (Nulli Secondus).
Les dirigeables français Astra.,. Torrès (fig.
125fi, 1257, 1260 renferment à l’intérieur
de l’enveloppe une poutre funiculaire triangulaire
formée de câbles, de cordons et de
duites de chanvre, disposés de telle façon que
lorsque l’enveloppe est gonflée, l’ensemble soit
tendue d’une manière ‘régulière par la pression
de l’hydrogène; dès lors, toutes les parties de