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283 L’ORALITE DANS L’ENSEIGNEMENT

de la pratique de la phonation et de l’audition, et
ayant souvent affaire à des professionnels de la
voix et de l’enseignement, j’ai eu bien des fois
l’occasion de poser à des professeurs de l’enseignement
primaire, secondaire et supérieur, la question
suivante :
« S’il vous était possible d’évaluer la quantité
d’enseignement que vous donnez pendant une
heure d’enseignement oral et celle que reçoivent
réellement, utilement, les élèves, quelle proportion
feriez-vous de l’une à l’autre ? »
Je laisse de côté l’~nseignement supérieur, où le
professeur et la matière enseignée sont activement
recherchés par l’élève, déjà mûr et conscient de la
nécessité de son effort. La proportion d’enseignement
reçu y est évaluée au cinquième, au quart
même de l’enseignement donné oralement.
Mais dans l’enseignement primaire et secondaire,
où l’auditoire manque en général de cet élan nécessaire,
la réponse a toujours été la même ou à peu
près : un dixième de -:l’enseignement donné atteint
le but. Les professeurs primaires et secondaires
admettent donc que les neuf dixièmes de l’enseignement
oral sont perdus pour l’élève.
C’est évidemment beaucoup. Dans cet énorme
déchet, il est sans doute difficile de faire la part de
J’inaltention de l’élève, de son inintelligence, et
aussi celle de l’insuffisance du maître qui ne sait
pas toujours intéresser pendant une heure. Mais il
y a néanmoins deux parts que l’on
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peut évaluer:
l’insuffisance auditive de l’élève et l’insuffisance
orale d 11 maître. Ce sont les conditions immé< liates, in surables, de ]'oralité dans l'enseignement et co sont aussi les plus modifiables,