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218 PRATIQUE DE LA VOIX.

tôt il commencera, mieux cela vaudra pour lui. On
peut chanter bien sans avoir encore sa voix complète,
et si la voix doit se faire, c’est assurément en
chantant qu’elle se fera le mieux. – Mais si l’on
apprend mal à chanter, on apprend aussi à mal
chanter, et la voix se forme mal chez le mauvais
chanteur. La voix doit mûrir, et le chanteur bien
guidé est celui qui sail attendre. Le tout se résume
en ceci : chantez avec la voix que vous avez et non
avec celle que vous n’avez pas; c’est ainsi que vous
développerez v.olre vraie voi~ et que vous acquèrerez
progressivement ce qm vous manque sans
rien perdre de ce que vous avez.
La mue, la fo1·mation, quand elles ne troublent
pas profondément l’état général, ne gâtent pas la
voix, sielleestlaisséelibre et non forcée. C’est même
à ce moment qu’elle se forge, pour ainsi dire. II
s’ag·it de surveiller son évolution, et d’alLendre
qu’elle se fixe, sans se laisser tromper aux caractères
passagers qu’elle peut affecter à ce moment.
Si la santé générale est troublée profond6ment, suspendez
les études, cela va sans dire; mais si l’évclution
est normale, ne craignez pas de travailler
modérément et sagement. Tantôt, surtout chez Je
ga r~on, la voix tombe, devient rauque et grave, la
tessiture se déplace; suivez-là. Si elle doit rem on ter
cela se fera de soi-même si, je le répète, vou~
ne chantez qu’en voix libre, sans chercher des renforcements,
qui, dangereux dans la voix adulte, sont
très dangereux dans la voix qui mue. Beaucoup de
tén~rs gar.d~n t leur ;.oix d~ soprano très longtemps
et il est ev1dent qu ils doivent peu à peu l’abandonner
à mesure qu’elle les abandonne elle-mème ·
mais ils ne doivent pas se tromper à la facilité