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221 PRATIQUE DE LA VOIX.

nalion, soit par obstruction des cavités de renforcement,
soit par la nécessité de respirer directement
la bouche ouverte et d’irriter ainsi la muqueuse
du gosier et des voies respiratoires, soit par les
nombreux troubles nerveux réflexes qui prennent
leur origine dans la muqueuse nasale et faussent
la motricité laryngée et aussi la sensibilité de la
muqueuse vocale, soit par les sécrétions muqueuses
qui jouent un si grand rôle dans la phonation.
La t uberculose? On a souvent conseillé la pratique
du chant comme un traitement préventif et
même curatif de la tuberculose ; et l’on s’est servi
comme argument de ce fait assez remarquable que
les chanteurs qui atteignent un âge avancé ne sont
pas morts de tuberculose dans leur jeunesse. Il
faudrait montrer aussi la masse des chanteurs morts
jeunes de tuberculose pulmonaire et laryngée et
l’on arriverait à cette opinion plus sage que les
vieux chanteurs ne sont pas morls de tuberculose
parce qu’ils n’étaient pas tuberculeux. En fait, la
tuberculose est impitoyable à tout organe, à tout
organisme surmené et malmené. Or, en grande
généralité, l’enseignement et l’étude du chant se
compliquent de malmenage et de surmenage, parce
qu’ils ne sont pas physiologiquement dirigés ni
médicalement surveillés. Il faudrait être bien sûr de
sa méthode pour conseiller à un candidat à la tuberculose
d’apprendre le chant; et il faudrait en outre
être bien sûr du candidat lui-même. Le mieux est
de s’abstenir. Si le chant était sagement et scientifiquement
enseigné et pratiqué, la question se poserait
autrement, et l’exercice, sans surmenage, du
chant et de la respiration seraient en effet à préconiser
comme cure d’air et cure d’activité.