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226 PRATIQUE DE LA VOIX.

rité pour s’emparer de la voix de l’acte~ir en scène;
la voix de celui-ci porte alors ; mais dans une
autre salle d’acoustique inférieure, elle ne portera
plus. Il no faut pas que le chante~r s’en rarpor,te à
la sonorité propre à telle salle , il faut qu il developpe
sa sonorité propre à lui et sache s’imposer~
toute espèce de salle. C’est lui et non la salle q_m
doit faire porter sa voix ; sa première _syll~b~ d?ü,
par la sonorité qu’elle prend hors de}m, lm rev,eler
s’il a touché le fond de la salle, sil a envoye sa
voix à la paroi opposée. S’il y arrive, la _salle, ~i
défectueuse soit-elle, sera bonne pour lm, car il
l’emplira lui-même de sa voix sans compter sur la
résonance propre à telle arc~itect?re. Il y a d~s
salles qui portent toutes les voix, ou toutes les voix
portent, le chanteur n’y est pour rien. Une bonne
voix porte dans toutes les salles, bonnes ou mauvaises,
et l’art du chanteur seul en est cause. Un
chanteur qui sait former s.a voix à trente mètr~s, à
cent mètres de lui ne cramdra aucune salle; il les
emplira toutes sans effort, e t se fera entendre et
comprendre à toutes les places.
Les grands orateurs de plein air, dans l’anti~u.ité,
se faisaient entendre et comprendre par des milliers
de personnes; la reprise, par nos acteurs d’aujourd’hui
de quelques théâtres antiques, a montré quelle
porté~ prend une voix. dans un milieu étu~ié. ~e
moyen âge et la Re_na1ssanc~ ont port_é tres ~om
cette acoustique pratique; mais nos architectes 1 ont
perdue. Nos théâtres sont cependant couverts et
fermés, et leur acoustique de vra.il ê tre plus systématique
et plus riche ; il n’en est ri en cependant.
C’est donc au chanteur à se fairn une voix suffisante
et qui défie toutes les disposi tions architecturales.