228 PRATIQUE DE LA VOIX.

titue une grosse fatigue musculaire avec intoxication
locale ; il faut donc du repos pour éliminer les
poisons accumulés par la fatigue. La voix libre se
développe par l’exercice et on peut s’en servir plusieurs
heures consécutivement; en voix renforcée, la
faligue locale et générale apparaît en peu d’instanls.
Ne craignez pas de travailler le matin, et de vous
dérouiller la voix, mais toujours sans force, en
ampleur tant que vous voudrez, c’est-à-dire avec
une bonne appropriation, une bonne accommodation
vocales. Vous devez pouvoir compter à chaque
instant sur votre voix, comme sur vos jambes et sur
vos bras.
Avec qui faut-il travailler?
La question ne peut se poser ici, puisque vous
avez tous vos maîtres et que vous n’avez pas de
choix à exercer. Mais en général la règle doit être
la suivante. Si le maître applique des procédés de
cullure spéciaux à chaque élève, s’il traite chaque
voix, non pas selon telle mélhode invariable et
idenlique pour Lous les timbres, toutes les Lessitures,
tous les tempéraments, mais avec une méthode
particulière que chaque voix suggère à son expérience,
laissez-vous conduire avec confiance. Dans
le cas contraire, cherchez le maître dont les
moyens, la carrière, le genre de voix correspondent
à votre nature personnelle. Ce qui revient à
dire que chaque voix doit être cultivée, comme
chaque planle, d’une façon spéciale. Mais il est un
maître que je vous recommande, c’est vous-même,
avec votre expérience fondée sur l’observation sage
et raisonnée de vos moyens, de vos progrès et sur
l’orientation que vous fournit à chaque pas la cri-