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232 PRATIQUE DE LA VOIX.

une rétention énorme de souffle; ils prennent toujours
le maximum d’air à l’inspiration et chantent
constamment sous pression, diminuant l’effort laryngien
d’une pression exagérée par une action frénatrice
du larynx lui-même; ils serrent, ils avpuient,
ils écrasent. Il ne faut guère plus d’a.ir pour dire
une phrase, pour chanter une phrase en demi-teinte
que pour la parler. Quand la respiration n’est plus
liLre, quand la cage thoracique est forcée, c’est au
larynx qu’incombe le rôle de frein; il doit prendre
l’attitude d’adduction, de l’effort, du renforcement de
poitrine, et en outre il doit moduler en demi-teinte.
Autant prendre toule la force de son ])ras pour
soulever une plume; le bras tremble aussitôt.
Le geste vocal et le geste respiratoire, doivent
s’accommoder et se faire équilibre entre eux; ne
dites d’un chanteur qu’il a un bon souffle, une bonne
respiration, que quand il s’en sert sans excès, sans
violence, sans perte et sans gêne. La liberté du
souffle est la base du chant, et cette liberté ne peut
aller avec des gênes et des efforts exagérés.
Comme le chant n’exige pas beaucoup de dépense
d’air, il suffit de régler cette dépense et de bien utiliser
son souffle pour pouvoir chanter puissamment
et tenir longtemps le son. Quand on sait produire le
maximum d’effet sonore avec le minimum d’effort
respiratoire, ce qui arrive quand on a gardé la voix
et le souffle libres, on a toujours assez de souffle.
Est-il bon de se faire la voix bouche fer~ée?
Je sais que cette pratique est souvent recommandée.
En principe, il est mauvais d’apprendre à
faire une chose autrement qu’on aura à la faire. Ce