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233 PRATIQUE DE LA VOIX.

n’est pas en marchant sur les mains qu’on se fera
de bonnes jambes. Il est déjà mauvais de chuchoter
quand la voix faiblit ou s’éteint, la voix chuchotée
coûtant presque aussi cher, physiologiquement,
que la plus mauvaise voix parlée; la voix fermée,
en mirliton, est produite par un effort considérable;
c’est l’opposé de la voix libre. Je sais que certains
professeurs de chant enseignent à se former la voix
non seulement en fermant la bouche, mais même en
pinçant une des narines. Si le chant était possible
‘en fermant à la fois la bouche et le nez, il se trouverait
des professeurs pour recommander cette
étrnnge physiologie, mais la chose est malheureusement
impossible parce que l’air ne peut sortir.
Il est évident que si l’on peut former des sons
bouche fermée, il sera plus facile de les former
ensuite bouche ouverte. Mais pourquoi fermer la
bouche pour apprendre à l’ouvrir? Bouche fermée
signifie suppression de l’articulation du timbre buccal;
il ne reste plus que le son laryngien, au timbre misérable
et étouffé, qui ne se fait entendre que par la
seule résonnance nasale. Supprimer l’articulation
dans la production de la voix est le contraire de ce
que recommandent les bons maîtres, qui savent au
contraire que rien ne pose mieux la voix qu’une
bonne articulation. Mais ce procédé de fermer la
bouche plait par son caractère paradoxal; c’est une
méthode dont ne s’aviserait pas le premier venu,
doué d’un simple bon sens.
Comment développe-t-on l’intensité de la voix?
Fant-il pousser? Certainement non. Sans doute
il faut une certaine pression d’air pour animer des