249 PRATIQUE DE LA VOIX.

musicales, tonales, à celles du langage; l’émission
et l’articulation sont les mêmes dans le langage
parlé et dans le chant non crié. . ·
De plus, il importe que vos attitudes vocales,
que vos gestes vocaux soient en équilib.re’. en harmonie
avec vos attitudes, vos gestes mimiques. Il
est rare que le chai;iteur garde cette harmonie; votre
chant doit être un geste sonore ajouté à vos gestes
scéniques; rappelez·-vous que la parole, le chant
ne sout que des gestes, des gesticul~tions d’.une
signification sonore,_ un mode d’e.xpre~s10n part~culierde
sentiments qm ne peuvent s exprimer par d autres
modes. C’est en cela que votre tempérament
vocal est uni à votre tempérament général; le caractère
d’un individu se montre dans sa voix mieux que
partout ailleurs et votre chant sera d’autant meilleur
que vous chanterez plus de tout votre être.
Chantez droit devant vous, levez et renversez la
tête pour la projection des sons aigus; regardez en
quelque sorte votre v~ix, le_s notes .aiguës en haut,
les graves en bas, mais tOUJOurs lom devant vous;
ne tombez pas dans ce travers anti-physiologique
et anti-eslhélïque, dans ce contre-sens dont une
méthode connue fait un principe, à savoir que
le mouvement de la tête doit se faire dans le sens
opposé au dessi~ de la phr_ase musical~. Fa~les ~xactement
le contraire, et smvez le dessm melod1que.
Les notes aiguës répondent le plus souvent à une
exaltation vocale et à l’élévation du visage. Le cri
d’enthousiasme et de passion ne se pousse pas vers
la terre; le cri s’élève et ne tombe pas. Votre
chant ne vivra réellement que quand vous en ferez
un véritable geste sonore; n’en faites pas un solo de
voix humaine dans un corps sans attitude et sans