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184 COMMENT SE PERDENT LES VOIX, GRANDS ET PETITS ACCIDENTS DU TRAVAIL VOCAL

hu il ans, c’est-à-dire que depuis dix-huit ans, elle
respire sans y songel’, selon son anatomie personnelle
et cerlainemenl de la façon qui lui est la
plus commode. Son type respiratoire s’est formé en
même temps qu’elle-même; elle respire pour re~pirer,
elle respire pour parler, il lui reste à savoir
respirer pour chanter, c’est-à-dire à prendre assez
nellernent conscience de ses propres aptitudes respiratoires
pour en faire un geste volontaire approprié
au chant. Elle chante en ouvrant la bouche et
pense tout simplement à se faire entendre. Dès la
premi~re leçon de chant, la mère apprend avec st~péfaclion
que sa fille n’a jamais bien respiré depms
sa naissance, qu’elle respire naïve men l de la poitrine,
comme le premier venu et qu’il va falloir qu’elle
s’applique à respirer non de la poitrine, mais du
ventre, DlAPHRAGMATIQUIOEENT ! « La respiralion abdominale,
dit l~ prnfesseur, et avec lui certains traités
classiques, est la seule naturelle, parce que c’est
celle que nous pratiquons en dormant et quand nous
sommes étendus sur le dos. Bien qu’elle soit la seule
naturelle, peu de chanteurs savent l’acquérir, et,
ajoute le professeur, je ne connais que quelques
vieux chanteurs qui soient parvenus à s’en rendre
possesseurs. Il .faut des années pour y arriver;
donc, comme le prisonnier de La Périchole, ne perdons
pas un inslant ! »
Et la malheureuse s’évertue, étendue sur le dos.
un Bottin sur le ventre, un Larousse sur la poitrine,
à ne faire onduler que le Bottin en respirant. –
« Depuis six mois, dit une autre, je n’ai pas encore
appris à chanter,je n’ai appris qu’à respirer. M.-‘”‘X …
exige que je respire du ventre, j’ai acheté un cors<:it spécial. -Mais elle-même, Mm• X .. ., comment res"'