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192 COMMENT SE PERDENT LES VOIX, GRANDS ET PETITS ACCIDENTS DU TRAVAIL VOCAL

L’oreille de votre auditeur, à quelque distance
qu’elle se trouve de votre bouche, doit être le point
d’appui extérieur que vous devez mentalement
donner à votre voix. Celle-ci est comme l’ar1:he d’un
pont lancée d’une rive à l’autre; son point d’arrivée
est aussi imporlant que son point de départ, et
l’arche n’est posée que quand elle va exactement de
l’un à l’aulre.
Laneer sa voix n’importe où, en ne se préoccupant
que du lancer, c’est s’exposer fatalement à la
mal poser. Ce qui pose une voix, c’est la nelleté,
la précision, la conscience que l’on donne à sa
portée.
Si vous vous préoccupez de sa formation en vous,
et seulement de cette formalion, vous êtes, comme
je le disais l’autre jom, comme le tireur qui
regarde sa crosse ou le ch’ien de son fusil ; il vise
?1al,. i~ épaule mal, il tire mal. Ce n’est que quand
il saisit le but et calcule sa portée, qu’il épaule et
vise correctement, car chaque attitude du tireur est
avant tout réglée par le rapport de distance et
d’orientation entre le but et lui. De même pour
votre voix; toute attitude vocale a pour but la proj
ection d’une sonorité à une distance et dans une
direction données . Bien épaulei· et bien viser , c’est’
pour le chanteur, prendre l’attitude vocale qu’il faut,
et bien poser sa voix.
Quand une note de votre tessiture personnelle ne
sort pas bien, c’est, neuf fois sur dix, que vous
chantez court, rapproché, serré, et que vous. avez
perdu la portée normale de votre voix; celle-ci n’est
plus posée et vous chantez dans une mauvaise attitude
vocale. Vous êtes préoccupé de votre crosse
et non du but; vous pensez à votre larynx, à placer