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216 COMMENT SE PERDENT LES VOIX, GRANDS ET PETITS ACCIDENTS DU TRAVAIL VOCAL

Le trac et surtout l’auto-suggestion du trac créent,
surtout chez les sujets dont le cerveau est susceptible,
des phobies de ia voix. Des chanteurs prennent
peur de certains effets, de certaines notes, et,
comme les gens pris de peur, font précisément
tout ce qu’il faut pour ne pas les donner correctement.
L’excès de préoccupation cérébrale rompt
les automatismes que doit créer, développer et
assurer une bonne éducation vocale. Il ne faut pas
se sentir chanter, mais s’entendre chanter. Cette
intrusion du cerveau est toujours mauvaise et
dangereuse. Il faut au médecin beaucoup d’autorité
morale pour dégager un phobique, mais la chose
est pourtant faisable et c’est le seul traitement
applicable à ces cas pénibles. Il faut remettre le
malade dans son automatisme et le convaincre de
l’inanité de sa préoccupation ; moins il pense à sa
note, plus elle revient correctement, et peu à peu,
par l’hapitude, l’acuité de la phobie s’émousse, – à
moins qu’elle ne soit un symptôme de troubles
mentaux ·plus considérables, auquel cas il faut faire
abandonner le chant, qui ne fait qu’alimenter une
affection mentale.
Nous avons passé en revue les principaux accidents
du travail envisagé en général; dans nos
recherches pratiques, je chercherai à vous indiquer
le remède applicable à chaque cas en particulier
et au tempérament de chacun de vous.