134 LA VOIX LIBRE ET SES RENFORCEMENTS

graves. C’est ainsi qu’il fout comprendre ce rapport
de l’échelle des sons vocaux avec celle des dimensions
de rappareil vocal.
Mais un exemple éclaircira la question. Supposez la
même corde, sous la même tension, successivement
placée sur un violon, un alto, un violoncelle, cette
corde donnera la même note, mais avec des timbres
différents; le son sera celui d’un violon, d’un
alto, d’un violoncelle. Ce n’est pas la corde, mais
l’instrument qu’elle met en branle, qui donne
au son son timbre caractéristique. Le ténor, le
baryton, la basse ont des notes communes, et néanmoins
la même note prend chez chaque genre de
chanteur sa caractéristique, et sans demander au
ténor de monter au-dessus des notes communes au
trois genres de voix, le sol 2, le la 2 par exemple, ni
à la basse de descendre dans ses profondeurs, nous
saurons immédiatement que ce sol 2 est chanté par
un ténor, un baryton, une basse, de même que nous
saurons que notre corde résonne sur un violon,
un alto ou un violoncelle.
C’est donc avant tout le timbre qui caractérise la
voix. Un violon, n’eût-il plus qu’une corde, la plus
grave, sera toujours un violon; une contrebasse,
n’eût-elle plus que sa corde la plus aiguë, restera
toujours une contrebasse. De même un ténor peut
n’avoir que les notes graves et une basse que les notes
aiguës, une basse peut monter plus haut que le
ténor, et nous reconnaitrons néanmoins que telle
note n’appartient qu’à un timbre de basse ou à un
timbre de ténor, aussi incomplètes que puissent être
les voix.
Néanmoins, nous savons aussi que le violoncelle
.est plus grand que le violon, et mieux fait pour