138 LA VOIX LIBRE ET SES RENFORCEMENTS

efforts, sans gêne locale ou générale, constitue ce
que l’on appelle notre tessitw·e.
La tessitu1·e est donc exactement, dans la série
des sons que peut former la voix, l’ensemble de
ceux qui se trouvent naturellement renforcés et en
pleine sonorité, sans effort, par le simple jeu des
capacités de nos cavités vocales et de la tension
appropriée de leurs parois vivantes.
Je le répète, ce qui détermine la tessiture, ce
qui, si l’on veut, permet de classer une voix, ce
n’est pas l’aptitude des cordes vocales à donner des
sons plus aigus ou plus graves, c’est l’aptitude
qu’ont nos cavités pneumatiques et leurs parois à
renforcer ces mêmes sons.
Nous avons donc vu jusqu’ici que les voix pouvaient
se classer d’abord selon le timbre, qui nous
permet de distinguer diverses voix sur une même
note, en dehors de toute tessiture, et en second
lieu selon la tessitu1’e, en dehors du timbre. Nous
verrons bientôt qu’on peut encore les classer à un
autre point de vue, celui du tempérament vocal.
Mais nous ne pouvons physiologiquement classer
les voix sans rechercher par quels procédés et dans
quelles conditions l’organe vocal peut développer
les trois qualités du son, l’intensité, la hauteu1· et
le timb1·e.
D’ailleurs toute l’expression, dans la parole et
dans le chant, consiste dans la distribution des
accents d’intensité, de hauteur et de timbre des
sons vocaux.
Accents d’intensité. – Nous avons dit, à propos
de la corde du violon ou de la coupe de cristal, que
la vibration était d’autant plus forte que l’archet ou