264 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

reconnaissons-le, engagés dans cette voie par certains
physiologistes. Leur expérience journalière
et le mal même qu’ils se donnent, et surtout le mal
qu’ils donnent à leurs élèves auraient dû pourtant
les éclairer; mais ils croient sincèrement avoir pour
eux la physiologie et la tradition. et nous ne pouvons
leur en vouloir.
Faites maintenant chanter la jeune élève après
quelques mois de leçon~. Sa respiration, qui était
simple, libre et franche avant les leçons de chant,
est devenue nerveuse, gauche, voulue et gênée.
L’allure respiratoire est rompue, le souffle est systématique
et toujours maladroit, mal tenu et sans
plasticité. Certains maîtres font étendre leurs élèves
à terre, recouvrent le ventre et la poitrine d’objets
pesants; d’autres leur contiennent le thorax pour
l’empêcher de se dilater; celui-ci fait prendre, à
l’inspiration, le plus d’air possible, la poitrine est
dilatée à l’extrême, le chanteur retient tout cet air
sous pression , luttant contre l’élasticité des parois
thoraciques qui cherchent à se débarrasser de cette
gêne, et contre l’effort réflexe de l’expiration qu’il
faut modérer; et toute cette masse d’air cherche
son issue par la glotte qui doit, d’une part, résister
à cette pression, et, d’autre part, moduler des sons!
Elle ne s’en tire que par le chevrotement, c’est-àdire
par l’échappement intermittent de l’air sous
pression.
..*. .
Cette accumulation de gênes et de préoccupations
rnul ordonnées met le chanteur dans une situation
aussi embarrassée que le serait l’homme tombé à