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265 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

l’eau s’il cherchait à se remémorer les principes de
natation qu’il a reçus en chambre. Et c’estavec cette
respiration hébétée et mal assurée qu’il va falloir
apprendre à chanter. Si, au moins, le chant luimême
n’était pas paralysé, réduit, contrarié, troublé
de cent façons! Mais le plus souvent la voix a été
mal classée par le professeur, qui s’occupe, avant
tout, d’apprendre à sa jeune élève tel ou tel morceau
qui lui est familier à lui, et dont il connaît
les écueils et les eITels. Dans bien des cas, il manque
à ces voix jeunes et encore peu développées, des
notes, des souplesses; le timbre n’a pas sa plénitude
et la tessiture, c’est-à-dire le niveau moyen
de la voix, s’affirme mal. Alors on juge de la voix
par le morceau même que l’élève fait entendre au
maître, et d’emblée celui-ci classe dans les sopranos,
les mezzos, les contraltos, les sopranos dramatiques,
etc., une voix qui, un mois après, commencera à
ressentir les effets d’une tessiture artificielle et
imposée.·
Chacun comprendra qu’un violon auquel manquent
les cordes aiguës n’est pas pour cela un alto,
et qu’un alto qui n’aurait pas ses cordes graves n’est
pas pour cela un violon. La même corde, la même
nole sur un violon ou sur un allo fera immédiatement
reconnaître la nature de l’instrument qu’elle
met en vibration. Il en est de même pour la voix.
Un soprano peut n’avoir pas ses notes aiguës, et
n’en être pas moins un soprano; un contralto peut
n’avoir pas encore ses notes graves, et ainsi de suite.
Or, il n’est pas sans danger de s’y tromper et je
connais des élèves qui, après six mois de malmenage
vocal dans une mauvaise tessiture, savent à
peine retrouver assez de voix pour reprendre celle