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254 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

nous servir de notre voix; dans une foule de professions,
elle est d’un usage tout spécial; dans certaines
même, toute la carrière repose sur les qualités
et la solidité de la voix. Il serait donc bon que
nos facultés vocales eussent été développées, éduquées
en même temps que nos autres aptitudes
physiques et intellectuelles. A quel moment s’en
est-on préoccupé? Tous les ans, avant les vacances,
les laryngologistes voient venir à eux des chanteurs,
des acteurs fatigués de leur saison et anxieux des
tournées projetées, des élèves du Conservatoire
usés par le concours, des prédicateurs, des avocats.
des officiers, des professeurs. Tous souffrent du
même mal, demandent le même remède. Leur voix,
au lieu de se développer par l’exercice, en a souffert.
Comment combattre le surmenage et l’usure
professionnelle?
Tous expient la même faute, celle d’avoir exploité
d’une façon antinaturelle la fonction si naturelle
de la parole et du chant. Je ne parle pas, bien entendu,
des maladies du larynx qui, d’ailleurs, seraient
rares si l’organe restait livré à lui-même, au lieu
d’être si malencontreusement exposé et contrarié.
Je ne parle pas davantage des sujets que la faiblesse
naturelle de leur voix devait écarter des profes- ,
sions vocales. J’entends ceux qui, très nombreux,
possédaient une bonne voix, une voix normale, et la
perdent plus ou moins rapidement par le surmenage
et le malmenage professionnels.
Dans l’antiquité, les orateurs, appelés à parler
en plein air à d’immenses assemblées, apprenaient
à vociférer, au sens ancien et exact du mot, c’està-
dire à porter la voix. Aujourd’hui, nos chanteurs
apprennent à pousser la voix, à vociférer au sens