259 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

excellent; le médecin devrait pouvoir le conseiller
en toute sécurité, comme toute autre gymnastique,
pour développer l’organe et la fonction. Quel médecin
l’oserait? Voici des parents qui le consultent
au sujet de leur:fille. Elle a dix-sept à dix-huit ans,
une voix assez gentille; doit-on lui laisser apprendre
le chant? n’est-il pas trop tôt? est-ce bien sans
danger? Le médecin examinera, écoutera, auscultera,
interrogera les appareils de la respiration et
de la phonation, il verra respirer et entendra chanter,
il scrutera les cordes vocales ; s’il ne trouve
aucune tare, aucun vice fonctionnel incompatible
soit avec la carrière lyrique, soit avec le simple
exercice du chant, il autorisera les leçons de chant
et les recommandera même comme étant reconnues,
et depuis longtemps, propres à développer
l’appareil respiratoire et à le préserver d’une foule
d’affections. – Mais il fera aussitôt les plus expresses
réserves.
« Confiez votre fille à un ~professeur qui sache
tenir compte de son âge, de son sexe et de ses moyens
vocaux, et alors le chant est le meilleur des exercices;
sinon, c’est un véritable danger. » – « Connaissez-
vous un tel professeur? » – Ici le médecin
est embarrassé; il n’en connaît pas beaucoup, et le
choix est délicat. Il se sauve par les généralités :
« Prenez avant tout un professeur qui ait une
belle voix ou qui chante bien; car c’est une piètre
recommandation pour celui qui enseigne le chant
et le développement de la voix que de n’avoir pu
garder la sienne; donnez à votre fille un professeur-
femme, car il faut tenir compte de Ja désastreuse
théorie qui a tué tant de voix en préconisant
la respiration abdominale, et, comme ce mode de