262 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

se faire en tous sens, dans l’air libre autant que le
permettent les côtes. Mais en Europe, en France, à
Paris, un nombre considérable de professeurs de
chant font de la respiration diaphragmatique, abdominale,
la seule rationnelle, la seule naturelle,
quelque peine qu’on doive se donner pour l’acquérir;
ils proscrivent énergiquement la respiration thoracique.
Sans doute le diaphragme joue un rôle considérable
dans la respiration; nul ne songe à le nier.
Mais son action ne peut impunément dépasser certaines
limites. Il y a longtemps que de bons esprits
ont fait observer que, de l’intronisation de ce mode
forcé de respiration, date, en France et en Italie, la
disparition si rapide des voix qui passent par l’enseignement
officiel et privé. Mais cette constatation
si facile ne gêne pas nos professeurs. S’inspirant
d’une physiologie singulière et s’appuyant sur les
apparences plus que sur une analyse sérieuse des
phénomènes, ils ont formulé leur doctrine draconienne,
dont les effets meurtriers se font sentir à
tout le monde, sauf à eux.
Il y a pis. Certains professent que ce mode de
rnspiration doit êlre adopté par les élèves des deux
Moxos, car il n’y a, au point de vue respiratoire,
I” 111wnt-ils et écrivent-ils, qu’une seule différence
11111·0 l’homme et la femme, c’est … le corset. Voilà
rc •111i s’enseigne à Paris. Notre sauvage ignore
l’u 11g1 du corset et les dangers de son emploi abusif
t 11111l111lrnit; mais il a remarqué entre l’homme et
1 fc 1111111 un caractère différentiel bien plus impor-
111111, 1111 11111 nu point de vue respiratoire, c’est l’api
lucl ln 1-1• 11 lnlion. Les femmes de son pays, sans
11v11 r .f1111111i porté de corset, n’ont pas pour cela