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271 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

sont hébétés au début de leurs études de chant et
énervent bientôt leur respiration, leur phonation,
leur articulation, à force d’observer en eux mille
détails dont jamais le maitre ne devrait leur parler!
Quand le maître donne le modèle à suivre, l’élève,
par imitation, reproduit. ce qu’il ente?d, et n_’a nullement
besoin de savoir comment 11 a fait pour
obtenir ce résultat. Qu’il se contente de l’avoir
obtenu. On marche mal en se: regardant marcher;
on chante mal en se sentant chanter. Il faut se borner
à entendre et à juger sa v~ix.
Un chanteur qui conçoit bien ce qu’il va chanter,
qui entend d’avance la note,le son qu’il doit don.
ner, les donne naturellement, comme s’il reproduisait
un geste : il obéit à l’injonction imitative. Ce
que l’on conçoit bien s’énonc~ clairem.ent; Cela est
vrai surtout pour le chant. L élève doit s entendre
d’avance, se fournir le modèle idéal dé ce qu’il va
réaliser, et il le réalise alors au mieux de ses
moyens. Or, il faut quelques mois pour se donner
ces habitudes et y conformer l’exercice de sa voix;
le chant, avec toutes ses difficultés, doit s’apprendre
en peu de temps. Je ne parle pas du sentiment
artistique, de l’expression, du goüt, de l’intelligence
dans le chant : ce sont là des choses que certains
n’ont pas besoin d’apprendre, et que d’autres n’apprendront
jamais.
Ce que demande le public, – que !a voix: porte
jusqu’à lui, – est précisément la condition la plus
favorable au développement de 1a volx du c~1anteur
ou de l’orateur. Cette chose fondamentale est à
peine enseignée. Je me souviens d’avoir entendu
autrefois, dans une église de Paris, deux barytons
célèbres, l’un surtout par sa . belle carrière lyrique