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274 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

fessionnels de la voix ou du chant de porter la voix
à volonté à cinq, dix, vingt ou cent mètres, de
l’éloigner ou de la rapprocher, de la faire vibrer
dans telle partie d’une salle, sans parvenir même à
me faire comprendre d’eux. Ils m’avouaient n’avoir
jamais appris à cultiver la portée de leur instrument,
dont ils n’avaient développé que la force, lajustesse
et les qualités en hauteur. Pour la plupart d’entre
eux, et surtout pour ceux que n’a pas encore éduqués
la sonorité des salles de spectacle, la: voix
doit porter d’autant plus loin qu’elle est donnée
plus fortement. Le fort chanteur est pour ,eux
l’homme assez fort pour chanter fortement et produire
une énorme vibration. Et il s’ensuit d’abord
que seules les notes fortes portent. Il en résulte
ensuite que l’effort fatigue immédiatement l’organe
et diminue ses qualités fonctionnelles.
La même note aiguê, sur laquelle la voix craque
quand le chanteur la prend en force, se trouve
légère et facile quand il pense à l’aller chercher
loin de lui, là où la force et l’acuité de la voix ont
leur ra· son naturelle de se produire. Le larynx,
qui rougit après quelques minutes de chant fort et
court, se décongestionne dès que fa voix porte, et
il m’est souvent arrivé de désenrouer un chanteur
1•11 le faisant chanter longtemps et fort, mais loin.
011 obtient, en lâchant la voix et en la déployant
l1hrcment, des notes extrêmes qu’on ne pouvait
111111 nir en poussant de toutes ses forces, et la juste
Mt1t1 de la voix est en raison inverse de la congest11111
dont l’effort de phonation engorge la région du
111 y11 et de l’oreille. Chanter à gorge déployée en
1111 111 nir et loin nous fatiguera moins que de forcer
01 dans le bruit d’une voiture, pour nous