278-279 APPENDICES. LA CULTURE DE LA VOIX

:!78 J,A CULTURE
Cette extériorisation de la voix est donc la condition
de son éducation ; elle fait du chanteur son
propre maître; elle lui apprend à saisir les indications
et les conseils de son maître ; il en apprécie
la portée : car il s’entend chanter.
Sans doute, tout le chant n’est pas dans l’extériorisation
de la voix, mais on peut dire que cette qualité
est la première de toutes, et, de plus, elle est
la sauvegarde même de la voix. Une voix qui
porte ne se gâte pas, ne craque pas, ne vieilJit pas.
L’axiome médical : « Avant tout, ne pas nuire ))’
est le principe de toute culture. Le professeur de
chant doit tout d’abord se garder de toucher à
aucun des avantages naturels de la voix qu’on lui
confie. On peut toujours corriger un défaut sans
supprimer une quaiité, et déveiopper les qualités
sans donner de défauts; de mois en mois, la voix
doit grandir, prendre corps, se fixer dans sa justesse
et dans sa sonorité, acquérir toutes ses forces
tonales, se laisser pousser par une bonne articulation
et par une bonne émission ; il faut que tout
s’accroisse et s’embellisse; chaque jour doit rapprocher
d’un idéal bien défini, bien représenté, que
le professeur doit savoir mettre, par l’exemple, à
la portée de l’élève, et lui faire saisir par l’imitation,
la meilleure école.
La voix humaine est très résistante, très complaisante,
et puissante en général; elle a toujours une
personnalité très affirmée qui en fait un outil d’art
d’une activité infinie. Il devrait y avoir surabondance
de belles voix; il en pousse de tous côtés,