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291 EXAMEN CLINIQUE DES VOIX DES CONCOURS DE CHANT 1906-1908

formation vocale, que le jeune chanteur ne travaille
jamais sur la portée réelle de sa voix et ne
peut la poser expérimentalement; il ignore littéralement
ce qu’il en fait. Il n’écoute plus sa voix lointai~
e; il ne peut aller l’entendre là où elle doit porter
son.effet utile; il l’écoute sortir de lui,’ résonner près
de lui; et on lui enseigne bientôt à la sentir se former
et s’enfermer en lui-même. Le premier travail
que subissent les voix d’élèves est donc une désorientation
immédiate du geste vocal, un télescopage
des attitudes normales de projection sonore.
C’est en effet l’oreille qui conduit la voix du
chanteur comme l’oeil conduit la main du dessinateur.
Ne pas entendre sa voix agir à distance,
est aussi absurde que de regarder le manche de
son pinceau en peignant ou le manche de son
marteau en frappant un clou. La voix va tout
naturellement là où nous portons notre audition,
et jusqu’à leur première leçon de chant, les élèves
ont tous automatiquement écouté leur voix sonner
à distance; mais maintenant ils vont chanter court,
rapprocher le contrôle auditif de leur voix, la tasser
en eux, l’enfermer dans leur appareil vocal, la grossir
sur place, au lieu de la grandir dans l’espace.
Loin de donner aux diverses parties de l’appareil
vocal leur meilleur déploiement et leur maximum
de liberté et d’équilibre fonctionnels, ils suppriment
la mise au point qui faisait porter le son
à telle distance voulue, dans la demi-teinte comme
dans le for te; ils vont articuler en dedans, faire de
l1l rétrononciation au lieu de prononciation; on ne
11 H comprendra plus qu’à peine, et autant que la
Ry llnbahon verbale ne gênera pas leurs habitudes
tl11 rouforcernent vocal; la voix s’étouffera en poi