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296 EXAMEN CLINIQUE DES VOIX DES CONCOURS DE CHANT 1906-1908

tempérament de la voix, mais le phrasé est bon et la
voix peut facil emen t devenir une boune voix de théâtre,
par de réelles qualités d’émission.
Mlle 12. – Voix r entrée, porte peu et rapproche
tout à fait les demi-teintes, médium éteint, forme le
timbre des voyelles d11ns l’arri ère-bouche; ]’aigu est
pris en gorge, pousse mais reste jus te.
Mlle 13. – Petits moyens dramatiques, benucnnp
d’art et de méLier, voix juste et assez sûre, bien maniée,
chante bi en et nuance beaucoup; doit plus son
succès à la façon de sa voix qu’à son étoffe même.
L’an dernier, la voix él.ait mieux posée et plus saine,
et le théâtre en eût fait une voix de qualité ; mais
cette année, la sonorité n’est plus pleine, le son
se brise, s’effrite, se voile, déraille même dans les demiteintes,
et ne sait plus prendre sa portée sans être
poussée et forcée. La fatigue du médium gagnera d’abord
!’aigu, puis le grave qui est encore bon maintenant;
aux environs des passages, le son se brise aux
fins de respirations. Cette voix d’artiste si heureusement
douée aurait gagné à sortir un an plus tôt du
Conservatoire et à se former au plein espace du théâtre,
qui lui eût offert l’appui extérieur, qu’elle commence à
chercher maladroiLement dans des attitudes vocales
dangereuses.
Mlle 14. – Un désastre . Une des plus belles voix de
l’an dernier, qui sortait si bien, avec une fermeté et
une ampleur remarquables, un peu pincée, mais bien
prise et promettant une belle carrière. Cette année, la
voix est rentrée, gênée, avec des intonations et des
timbres arrêtés à J’arri ère-bouche, déplacée et sans
portée; le médium, craquelé, sans doute par l’abus de
la voix de poitrine; les notes fortes sont raccourcies et
les faibles tout à fait rapprochées. De plus, sur cert1iines
attitudes vocales vicieuses, l’entorse aryténoïJienne
vient à l’improviste faire craquer ou ébranler toute la
voix ; une gêne du voile du palais avec spasme