158 LE GESTE VOCAL ET LA POSE DE LA VOIX

ê.tre l’e~ception, ~a~s les gestes de force ou de passion.
C est en voix hbre et non en voix forcée que
l’on peut donner le charme, la légèreté, l’agilité, la
douceur et le caractère mélodieux au chant du ténor·
à peine quelques accents de force par moments:
Nos ténors font tout l’opposé; ils chantent tout de
poitrine; ils poussent sur leur voix, et l’étouffent
en même temps. Pour donner de la douceur en
demi-teinte, ils font le double effort de pousser leur
voix et de la retenir, au lieu de la donner librement
sans plus de souffle et de vigueur que n’en
exigerait la phrase parlée, mais d’une ample sonorité.
Cet effort, désagréable pour l’auditeur, est
désastreux pour le chanteur.
Un ténor d’opéra-comique devrait éviter presque
complètement les effets de voix de poitrine et
donner de l’ampleur à la voix sans effet de force.
Le répertoire n’est pas fait pour ce genre de chant
et peu de ténors d’opéra-comique savent chanter
l’ancien répertoire à cause de cette fausse direction
de leur ‘voix.
Pour les voix de femme, le cas est le même.
Voyez le contralto. Le véritable contralto n’est
pas celui qui monte haut en voix renforcée de poitrine,.
c’est celui qui Jescend bas et chante ample
en voix de tête. Le renforcement de poitrine ne
vaut rien dans la voix de femme, et la plus belle
note dt: poitrine, avec un timbre dur et forcé, ne
sera jamais aussi belle que donnée avec la belle
ampleur et la richesse des notes graves de la voix
de tête. Le grave du contralto, donné ainsi en voix
libre, garde le caractère féminin, et chez le véritable
contralto prend un charme et une sonorité qui font
souverit de cette voix le plus bel instrument ùe