168 LE GESTE VOCAL ET LA POSE DE LA VOIX

168 L’ACCENT
sacrifie jamais le timbre à la hauteur et à l’intensité,
au contraire. Le timbre étant ce qu’il y a de
plus humain dans la v~ix, c’est à celte .qu~lit.é
que l’on doit le plus te~r, sur.tout qua~d .11 .s agit
de parole chantée, car c est le timbre qm d1slmgue
notre oralité, notre verbaliLé des autres sonorités
intrumentales.
La disposition buccale qui favorise le mieux la
formation des voyelles et des consonnes esl égalelement
celle qui réalise la meilleure émi!,sion pour
les syllabes que le chanteur doit produire. Si telle
syllabe que vous am:ez, à . chanter .doit . a
1
voir une
bonne portée, c’est en 1 arliculanl bien quelle portera
le mieux. Quand une syllabe est assez bien
articulée, elle porte par cela même et elle prend à
distance assez de puissance, sans effort de phonation,
pour qu’il y ait peu à ajouter comme phonation pour
la rendre très forte.
La facilité avec laquelle une voix développe et
pratique certaine catégorie d’accents, caractérise son
tempérament vocal. Telle voix est surtout remarquable
par son Limbre, telle autre par son étendue,
telle autre pour sa puissance ; ce chanteur, dont la
voix est peu étendue et peu puissante, a pu se faire
une place très honorable au théâtre parce qu’il sait
dire , qu’il accentue facilement ses Limbres et, par
une bonne émission, fait sa voix et la forme en
pleine salle, à l’oreille même du public, au lieu de
la produire sur la scène et de s’en rapporter à l’acous-
– tique propre de la salle pour la propager. Tel autre
chanteur, sans puissance et sans timbre, se fait
remarquer par l’agilité et l’étendue de sa voix, etc.
Chaque voix à son tempérament.
De plus, le même morceau ne conviendra pas