il n’existe pas de règles assez formelles pour que
nous puissions risquer un classement.
D’ailleurs les tempéraments morbides ne se classent
plus en médecine; ne cherchons pas à classer
pour le moment les tempéraments artistiques autrement
que par l’ensemble des « moyens vocaux de
chacun et par la physionomie artistique que cet
ensemble constitue)). Tout le monde comprendra
que Bertram, Sarastro, Hagen, Marcel ne sont pas
de~ basses de même tempérament; de même Méph1sto,
Leporello, Escamillo, pour les basses chantantes,
HJimlet, Guillaume Tell, Rigoletto, pour
les barytons; Faust, Lohengrin, Sigurd, Siegfried,
Walther, pour les ténors et ainsi pour les voix de
femme.
~e tempérament vocal et le tempérament mimique
doivent concorder le plus possible · il est naturel
qu’Eva et Elisabeth, Ortrude et K~ndry Elsa et
Brunnhild_ ai_ent de~ tempéraments vocau~, plastique_
s et m1m1ques d1ITérenls. Et à la scène, la distribullon
des rôles doit forcément engao-er les deux
. ù l:l ‘ apl1Lu es, la scénique el la vocale. Le constrasle
entre les deu:” te~péramenls nous choque vivement,
une pelile Elisabeth, une Brunnhild chétive
une Eva dramatique et une Elsa d’aspect folâtre n;
sont pas acceptables, et l’ oeil en est choqué autant
que l’oreille~