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Hôpital maritime de Berck – L’HOPITAL NAPOLÉON A BERCK-SUR-MER 1869

Vue générale de l’hospice Napoléon, à Berck-sur-Mer. Hôpital maritime de Berck

Vue générale de l’hospice Napoléon, à Berck-sur-Mer. Hôpital maritime de Berck

L’Hôpital maritime de Berck est un hôpital de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) situé à Berck (Pas-de-Calais).

L’hôpital qui a été inauguré, le 18 juillet dernier, par S. M. l’Impératrice, accompagnée du Prince impérial, est une des fondations les plus utiles que l’on doive à l’administration générale de l’Assistance publique de Paris.

Comme importance, cet établissement ne le cède en rien aux admirables asiles de convalescence de Vincennes et du Vésinet; créé spécialement en vue de traiter la scrofule, au moyen de l’hydrothérapie marine et d’une hygiène bien entendue, il réunit des conditions exceptionnelles de succès que les hôpitaux de Paris ne sauraient atteindre.

Quant aux résultats, ils seront immenses; les bienfaits du traitement s’étendront à la fois sur la génération nouvelle et sur les générations à venir.

En effet, en guérisant la scrofule, non-seulement on arrachera des milliers d’enfants de la population parisienne à une mort précoce, mais on atteindra, dans sa source la plus ordinaire, l’horrible maladie qui décime la jeunesse : la phthisie pulmonaire. L’hôpital Napoléon s’élève sur une plage unie qui borde le territoire de la commune de Berck sur-Mer, située à 32 kilomètres sud de Boulogne, et à 7 kilomètres de Verton, station de la ligne du Nord. Avant d’entreprendre sa construction, l’administration de l’Assistance publique a tenu à bien s’édifier sur la valeur thérapeutique des moyens curatifs que l’on pourrait mettre en oeuvre dans cette situation exceptionnelle. Dès 1861, un hôpital provisoire avait été installé, pour recevoir 50 garçons et 50 filles; l’expérience a été poursuivie pendant huit années consécutives, et c’est seulement après avoir constaté son entière réussite que l’on s’est décidé à exécuter l’oeuvre définitive, et dans des proportions plus vastes, que justifiaient pleinement les succès obtenus.

Dans la pensée de l’administration, il ne s’agissait pas seulement de faire profiter des bénéfices du traitement maritime un plus grand nombre d’enfants, mais de transporter presque exclusive ment à la campagne, et surtout sur les bords de la mer, le traitement des maladies scrofuleuses; du même coup, on procurait l’amélioration des deux hôpitaux d’enfants à Paris, en transformant en salles de rechange et en salles d’isolement pour les affections contagieuses, les locaux que le départ d’un certain nombre de petits malades allait laisse libres. -L’adjudication des travaux eut lieu, après les délais de publication, le 11 janvier 1867; vingt-huit mois après, l’hôpital Napoléon ouvrait ses portes à près de 700 enfants. La participation du petit hôpital aux services généraux permet de recevoir 34 malades de plus, en outre des logements du personnel, qui peuvent contenir au moins 76 habitants.

L’édifice a été placé à 5 mètres au-dessus du niveau des plus hautes marées ; on a dû construire un quai avec perré en pierre, qui met à l’abri des moncellements du sable; il produit du reste le meilleur effet.

Une galerie faisant face à la mer se poursuit le long des bâtiments au pourtour des cours, et forme un cloître fermé qui assure la non interruption de tous les services, quelque temps qu’il fasse, et constitue même, au besoin, une promenade de plus de 500 mètres de longueur pour les enfants.

Nous ne pouvons nous étendre au sujet des particularités que présente ce magnifique établissement ; disons seulement qu’il est installé de manière à pouvoir traiter les malades été comme hiver. Afin de permettre de continuer, pendant la saison rigoureuse, l’usage des bains de mer, on a créé, au centre de l’hôpital, une vaste piscine, dans un local chaud et lumineux, susceptible de reproduire, autant que possible, par l’élévation de température de son atmosphère et de son eau, les conditions habituelles des bains de mer.

On conserve l’hôpital provisoire, et l’administration a résolu d’y recevoir, moyennant une légère rétribution (1 fr. 80c. par jour), des enfants scrofuleux dont les familles, sans être pauvres, ne sauraient supporter les frais d’un voyage à la mer et d’un séjour toujours trop coûteux sur l’une des plages maritimes, même les plus modestes.

Un détail curieux pour terminer; cet hôpital provisoire avait été construit sur un quai moins haut de 2 mètres, les dimensions convenables ayant été fixées depuis par l’expérience; pour le surélever au même niveau que le grand établissement, il n’a pas été nécessaire de démolir les bâtiments ; sans même rien démonter, l’architecte s’est contenté de les scier au niveau du sol ancien, de les élever ensuite, à l’aide de vis puissantes à la hauteur voulue, et de construire en dessous les murs qui les supportent maintenant.

En résumé, l’administration de Paris prétend avoir fait de l’établissement de Berck un modèle que pussent imiter les administrations hospitalières ou les entreprises privées; nous croyons que ces prétentions sont parfaitement justifiées : l’infatigable directeur de l’Assistance publique, M. Husson, peut concevoir un légitime orgueil de son Oeuvre, qui fait également le plus grand honneur à MM. Emile Lavezzari et Louis Ser, l’architecte et l’ingénieur qui ont conçu les plans et dirigé les travaux.

ALFRED DE LOSTALOT.

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