32 LE GESTE RESPIRATOIRE

replis latéraux, qui sont les cordes vocales, laissent
en s’écartant cette ouverture triangulaire dont le
sommet est en avant, et dont la base répond à deux
petits chevalets mobiles, les aryténoïdes (A), perchés
sur la crête cartilagineuse qui sépare le larynx de
l’oesophage.
Dans la respiration, l’épiglotte est relevée, dressée
vers le palais, les cordes vocales sont écartées, les
petits chevalets isolés l’un de l’autre et renversés
en dehors. Entre eux et les bords de l’épiglotte se
tendent des replis de la muqueuse, les ligaments aryténo-
épiglottiques, qui divisent le gosier en trois
loges parallèles, le larynx au milieu, el de chaque
côté les culs-de-sac pharyngiens.
Au moment de la déglutition, le voile du palais
se tend et remonte, séparant le pharynx guttural
du pharynx nasal; l’épiglotte s’effonJre sur le vestibule
du larynx, les petits chevalets aryténoïdes se
serrent l’un contre l’autre, les cordes vocales se
rapprochent, la glotte se serre et tout le larynx
ainsi bouché bondit en haut et en avant, offrant au
bol alimentaire toute la béance de l’oesophage subitement
ouvert; la masse du larynx, masse rigide
et compacte, dépasse le bol alimentaire, et revient
aussitôt à sa place, refoulant en arrière et en bas la
masse ingérée et refermant sur elle l’oesophage. Ce
soubresaut laryngien au-devant de la colonne vertébrale
rappelle assez celui de la petite griffe qui,
dans la machine à coudre, pousse, par petits soubresauts
successifs, l’étoffe au-devant de l’aiguille. Il
n’y a naturellement ni respi.ration ni phonation au
moment de la déglutition : les voies aériennes supérieures
(nez, plf,arynx nasal) et inférieures (larynx,
poumons) se trouvent coupées par le tube digestif,