Vous concevez clone les difficultés CJ.Ue doit rencontrer
un professeur de chant dès qu’il sort du
do~aine purement artistique de l’expression, et
qu il est chargé de la culture, de la formation et de
l’entraînement de l’appareil vocal, c’ esl-à-dire précisément
de l’enseignement physiologique. Tout son
enseignement n’a d’autre garantie <1ue sa valeur
purement individuelle. Dans toutes los branches de
l'enseignement humain, l'aptituile à enseigner est
gara~tie par ~n di~lôme. 11 n'existe pas de diplôme
reqms ~?ur ~ enseignement clu chant et le premier
venu, sil sall ses notes el s'il a quelques notions de
musique, peut se faire et se dire professeur de chant.
On peut affirmer, sans craindre de se tromper de
beaucoup, que l'immense majorité des professeurs de
chant ne se s_ont sentis celle vocation qu'après que
pour une raison ou pour une autre, la carrière
théâtrale se fût fermée devant ou derrière eux.
La facilité avec laquelle on s'improvise professeur
de chant ne pouvait que jeter du discrédit sur une
profession honorable et je suis surpris que les bons
professeurs ne se soient jamais, comme l'ont fait
les archite~tes, rar ~xemple_, préoccupés du diplôme
de garantie qm pmsse gmder le public dans son
choix. ~n dipl?m.e n'a aucune valeur absolue, je le
reconnais, mais il a une valeur relative considérable
et il i:,st en particulier anormal que le Conservatoire
qui, en général, produit plus de professeurs
de chant e_t ~e musique que de sujets de premier
plan, ne d1stmgue pas, comme on le fait aux BeauxArts,_
ses diplômés de _ceux qui ne le sont pas. Pour
enseigne~· l~ chant, .11 ne suffit pas d'apprendre à
chanter, il faut posseder la science du chant avec
son art, et avoir appris à l'enseigner. Ceux d'entre