vous qui deviendront professeurs de chant seront
entrés au Conservatoire pour autre chose que pour
la carrière de l’enseignement. Leur titre d’anciens
élèves du Conservatoire n’équivaut pas à un diplôme.
C’est en enseignant qu’on s’instruit et il serait
bon pour vous de recevoir de vos matlres d’art des
leçons de chant et d’apprnndre d’autre part à connaître
la physiologie et la pathologie des organes
de la voix. IL y a toujours avantage à savoir ce que
l’on tait, et l’art et le génie ne sont pas forcément
aveugles et inconscients. A chaque leçon vous
faites de la physiologie pratique et vous obéissez à
des règles physiologiques auxquelles vous ne pourrez
manquer sans en pâtir aussitôt. IL y a donc pour
vous un intérêt immédiat à les connaître.
Vous n’avez pas, en général, fait les études spéciales
qui permettraient qu’on vous fît un cours de
physiologie comme on le ferait à des étudiants en
médecine. Il est d’autre part inutile que vous cherchiez,
sans préparation scientifique, à pénétrer dans,
l’intimité des mécanismes physiologiques.
D’autres ont fait pour vous ce travail. Vous n’ignorez
pas les dangers d’une instruction médicale et
scientifique improvisée, incomplèle. C’est co~me
médecin que j’espère vous enseigner à ne ‘pas vous
gâter la voix en la travaillant et même à vous la
développer à peu de frais. On ne consulte pas le
médecin pour qu’il vous fasse une conférence •
médicale sur le cas que vous lui soumettez; on fait
• appel à sa compétence particulière pour apprendre
de lui à se mieux traiter; c’est à lui de reconn&ître
ce que vous avez et ce que vous devez faire.