2 L’ENSEIGNEMENT DU CHANT ET LA PHYSIOLOGIE

laires, que cette partie imporlante de l’enseignement
fût confiée.
Il est intél’essant de comparer ce qui a été fait à
l’École des Beaux-Arts depuis un siècle à ce qui
aurait pu être fait au Conservatoire de musique et
de déclamalion. Nous constatons immédiatement
que la physiologie de l’audition et de la phonation,
qui forme la base naturelle des carrières vocales et
musicales, n’y a jamais fait l’objet d’un enseignement
scientifique et syslématique 1
• Quelles peuvent
être les raisons de celte différence entre les deux
enseignements dan·s nos grandes écoles d’,art, et
pourquoi cet enseignement physiologique a-t-il élé
refusé au Conservatoire ?
Il ne s’agit plus ici de représenler, d’interpréter
des formes et des mouvements, mais cl’exploiler
directement les organes de l’audition, de la phona-
. tion et de la respiration, cle les exploiter journellement,
de les développer, et de cultiver systématiquement
leurs aptitudes physiologiques. Il ne s’agit
plus de savoir ce qu’on représente, mais de savoir
ce que l’on fait). il ne s’agit plus de toiles et de couleurs,
de terre et d’ébauchoirs, mais d’organes et de
fonctions; c’est l’organisme lui-même qui fait oeuvre
d’art, et d’art vivant.
Un dessinateur peut à la rigueur ignorer l’anatomie
et rester ou devenir néanmoins un artiste; il
-pourra toujours copier la nature et corriger son
oeuvre; les manquements à l’anatomie et à la physiologie
ne compromettront que momentanément sa
carrière, gâteront sans doute l’oeuvre, mais n’entameront
pas l’arlisle lui-même.