5 L’ENSEIGNEMENT DU CHANT ET LA PHYSIOLOGIE

vent mal définies; les élèves mettent souvent beaucoup
de temps à bien comprendre ce que leur
maître entend par telle ou telle expression pourtant
consacrée 1 • Maîtres et élèves gagneraient sans
~ucun_ doute à savoir scientifiquement, exactement,
a quoi répondent, en réalité, ces expressions courantes.
Quand un professeur dit : « Prenez votre
respiration d’ici, placez la voix de telle façon,
app~yez l~ souffle, etc. J>, il fait de la physiologie
prallque, il évoque de l’anatomie. Le fail-il en
connaissance parfaite de cause? Non. C’est forcément
du pur empirisme, qui peut être excellent;
mais il est nécessairement sujet à caution, car la
physiologie ne s’improvise pas.
C’est précisément parce que ces données anatomiques
et physiologiques forment la base en
quelque sorte inconsciente de l’enseignement, et
quelles sont souvent invoquées dans la démonstration
technique, qu’il est extraordinaire que
cette partie biologique, si importante et si fondamen_
tale, n’ait pas été enseignée théoriquement et
pratiquement ‘par des biologistes, mais qu’elle ait
été abandonnée à des professeurs non physiologistes,
for~és ainsi de pratiquer journellement la physiologie
sans aucune préparation scientifique.
Tandis qu’à l’Ecole des Beaux-Arts la nécessite
de l’enseignement scientifique a été depuis un siècle
~e~onnue, et que cet enseignement scientifique a
ete formellement séparé de l’enseignement artisi.
A la ~uite de celle première conférence, j’ai pu, par plusieurs
conversations avec des élèves, me convaincre que certains
d’entre e_ux travaillaient depuis trois ans avec leur professeur
sans avoir aucune idée précise de tel Lerme employé journellement
par lui, et dont ils me demandaient rexplicalion.