6 L’ENSEIGNEMENT DU CHANT ET LA PHYSIOLOGIE

tique, tout en lui étant contamment appliqué, – au
Conservatoire, le p1·ofesseur d’art reste chargé de
tout, physiologie et art à la fois. Il en résulte que
chaque professeur a non seulement son art à lui,
mais aussi sa physiologie à lui, qu’il a dû se faire
par son expérience professionnelle particulière. On
conçoit que dans ces conditions la physiologie
enseignée, variant d’un maitre à l’autre, doive aussi
parfois différer de la physiologie des physiologistes,
et cela ne va pas sans quelques inconvénients.
Peut-on d’alHours demander à des maîtres d’art,’
étrangers aux études physiologiques et médicales,
de connaître el d’enseigner la physiologie spéciale
de l’appareil vocal? Non seulement ces études
exigent des éludes générales préalables, mais on
ne peut cultiver isolément une branche de la physiologie
et de la médecine; il faut avoir au moins
une notion positive de leur ensemble. C’est pourquoi
l’on rencontrera Lien plus de médecins versés
dans les choses de la musique et de la voix, et
même les pratiquant, qu’on ne trouvera de musiciens
et de chanteurs munis de notions scientifiques
exactes et suffisantes. Et les mêmes raisons qui
ont fait, à !’Ecole des Beaux-Arts, séparer l’enseignement
scienlifique de l’enseignement artistique,
s’appliquent à l’enseignement du Couservaloire.
Je sais qu’il a paru excessif à certaines personnes
qu’un médecin puisse avoir la prétenlion de donner
quelques conseils en matière de chant. On trouvera,
en y réfléchissant un peu, bien plus excessif encore
que depuis des années ce soient des professeurs de
chant qui enseignent officiellement la physiologie.
La culture de la voix, l’entrainement de la respi