22 LES SOUS-MARINS A TRAVERS LES SIÈCLES

marin, muni de rames pénétrant dans le navire par des p.oches en
cuir imperméable et pouvant plonger jusqu’à 15 pieds sous l’eau.
D’après Harsdoffer, dans ses Delicioe Malhemalicoe voici comment
vint à Drebbel l’idée de construire un bateau sous-marin : « Un jour
« qu’il se promenait sur les bords de ·Ia ,Tamise, il vit des marins qui
« traînaient derrière leurs barques des paniers remplis de poissons;
<< il observa que les barques enfonçaient considérablement dans l'eau, << mais qu'elles se relevaient un peu lorsque les paniers tendaient avec t< moins de force le cordage auxquels ils étaient attachés. Cette « o):Jservation lui fit penser qu'un navire pouvait être tenu sous l'eau « par un sysLème semblable et être mis en mouvement par des rames << et par des perches. Quelque temps après il fit construire deux << petits navires de cette nature, mais de différentes grandeurs, « qui étaient bien fermés avec du cuir gras, et le roi lui-même << (Jacques I~r) navigua h bord de l'un d'eux dans la Tamise (1) << de Westminster à Greenwich », dit le Dictio11ary of National Biography (2). D'après ce même dictionnaire, qui cite un passage de la chronique d'Alkmacr, il est dit que <• dans cette voiture aquatique on pouvait lire sans le secours des lumières artificielles . » Voici enfin ce que Boyle, dans son Opera Omnia, raconte de ce navire (3) : « Je vais Yous faire part d'un certain récit concernant un .homme << qui, à bon droit, est très célébre à cause de son expérience en fait « de chimie et de mécanique, savoir ~1onsieur C. Drehbel. Des per<< sonnes dignes de foi racontent qu'il aurait inventé pour feu notre << roi, le très savant Jacques, un vaisseau pouvant naviguer sous << l'eau et qu'une expérience faite sur la Tanuse, à la grande surprise « de tout le monde, aurait été couronnée de succès. << Le vaisseau aYait douze rameurs, outre l'équipage, dont un , qui << vit encore, a raconté la chose à un mathématicien renommé, qui me « l'a communiquée à son tour. savants et l'élite intellertuelle de son époque, le faisait passer dans le peuple comme ayant signé un pacte aYec le diable. (1) i\L Montgéry, auquel nous empruntons cette traduction du passage de Ilarsdolfer, dit que cet auteur est le seul qui ait pal'!é de deux navires sous-marins. Nous verrons. en elfet, que Boyle, dans son Opera omnia, ne pal'le que d'un seul naYirc. Peul-ètre le' plus petit, mentionné par Harsdolîe r, avait-il sen·i de 1modèle pour construire le grnnd. (2) Bibliothèque nationale (casier G. ). (3) D'après les Bydragen lot de Ce::chiedenis der Wefenschappen en letleren in l\'ederland, Amsterdam, 1821.