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preface 2 La voix sa culture physiologique théorie nouvelle de la phonation

Comme cette industrie, qu’est l’enseignement du
chant, consomme annuellement un grand nombre de
jeunes larynx et entame bien des poumons, comme elle
est exercée sans contrôle, sans études, le plus souvent
sans responsabilité, fréquemment par des chanteurs
réduits à enseigner l’art vocal précisément parce qu’ils
l’ont ignoré, j’ai pensé qu’il était du devoir des médecins
laryngologistes de signaler ce danger social et de
l’attaquer dans ses origines mêmes, au lieu de se borner
à en traiter médicalement les effets, et à en vivre.
J’ai donc, dans plusieurs études publiées, dénoncé ce
massacre des voix à notre époque, les pratiques dangereuses
demaîtres trop ignorants de toute méthode scientifique
pour reconnaître le mal qu’ils font à leurs élèves
et dont ils ont été victimes eux-mêmes, demandant enfin
que le travail vocal fût l’objet d’une protection comme
les autres formes du travail humain. Ceci me créa peu
de sympathies dans le monde des professeurs.
La campagne eut néanmoins quelques effets.
En 1906, je sus que j’obtiendrais facilement de la
nouvelle direction du Conservatoire, qui semblait disposée
à réformer, les moyens de rendre les élèves de cet
établissement plus ou moins conscients des bons et
mauvais entraînements, et des risqyes du travail vocal.
J’avais quelques titres scientifiques ; la chose se fit aussitôt.
J’eus beaucoup de monde à la première leçon;
mais, ayant avancé quela physiologie ne s’improvisait
pas et qu’il fallait, pour l’enseigner même pratiquement,
l’avoir un peu étudiée, je vis le désert se faire et
j’appris par des élèves que mon cours leur était interdit
par leurs maitres. Je publiai alors ces six •leçons.
L’année suivante, la Société française de laryngologie,
en mars, réclama pour les professeurs de
chant un diplôme attestant qu’ils avaient les notions
scientifiques indispensables à la sécurité de leurs
élèves et le contrôle du travail vocal dans les conservatoires
par des laryngologistes.