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LE REVOLVER GALAND (1869)

LE REV0LVER GALAND

LE REVOLVER GALAND

Où s’arrêteront les progrès dans l’art de la destruction ?

L’ancien fusil de munition, qui n’avait desérieux que la baïonnette, est remplacé par le Chassepot, dont les terribles effets semblent devoir supprimer de fait l’emploi du yatagan, qui lui-même est un perfectionnement redoutable.

Le canon d’artillerie, lisse, aux boulets sphériques, a fait place au canon rayé, qui fit tant de ravages dans les rangs autrichiens à Solférino, et celui-ci est à son tour détrôné par les nouvelles pièces d’artillerie se chargeant par la culasse !

Les mystérieuses mitrailleuses, les torpilles foudroyantes, l’électricité appliquée à la guerre, etc., tels sont les engins nouveaux que chaque pays accumule à l’envi, et qui pourraient bien amener un résultat tout différent de celui qui motive ces formidables armements. En effet, n’est-il pas permis de croire qu’en présence des désastres incalculables qu’amènera fatalement la première collision de deux pays puissants, chacun reculera devant la responsabilité d’un ordre de départ; personne n’osera dire le premier : En avant ! Pour compléter cet arsenal d’armes offensives et défensives, apparaît aujourd’hui un nouveau revolver qui, certainement, satisfera les plus exigants.

Cette arme porte à 200 mètres et au delà. — A  100 mètres, la pénétration des balles dans du bois de sapin est de 8 centimètres. — La précision est telle que toutes les balles tirées dans de récentes et nombreuses expériences à la distance de 50 mètres ont toutes atteint une cible de 20 centimètres de rayon. — La solidité, l’homogénéité de ce revolver sont remarquables et sérieuses, car les pièces fragiles, telles que la baguette et la porte, en ont été retranchées.

Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire dans cette arme, c’est la facilité du chargement et de l’expulsion des douilles vides après le tir. Il suffit de l’ouvrir pour que les cartouches en soient instantanément et simultanément rejetées. Des expériences ayant pour objet de constater la facilité du maniement de l’arme, ont prouvé qu’il est possible de décharger et recharger les six coups de revolver, QUATRE Fois en une minute, c’est-à-dire de tirer 24 balles !

Le jour, lâ nuit, à pied ou à cheval, l’arme secharge aussi facilement, grâce à la disposition particulière des chambres du cylindre.

L’inventeur est un Français, M. Ch. Galand, fabricant à Paris et à Liége; il a eu l’honneur de présenter lui-même son revolver à S. M. l’Empereur, qui l’a beaucoup admiré et l’a fait soumettre immédiatement à des essais, dans le dessein d’en armer toute la gendarmerie impériale.

Cette arme conviendrait non-seulement à ce Corps d’élite, mais aussi aux troupes du génie pour la défense des tranchées, à l’artillerie pour la défense des pièces, aux officiers de toutes armes, et il est même sérieusement question, paraît-il, d’armer de revolvers certains régiments de cavalerie.

Et maintenant, qu’inventera-t-on encore ?

P.P.

 

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