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LA CHICOREE SAUVAGE. Plantes des prés et des bois.

Famille des composées. — Chicorée sauvage, Cichorium intibus. — Vivace. Tige de 2 à 3 pieds, rude. Feuilles par paires sessiles. Corolles bleues, plantes, 5 dentées. Bord des chemins. Juillet-septembre.

Un jour, le long du canal de l’aqueduc de Montréal, nous avons vu ses bords, sur une grande étendue, couverts de mélilots blancs, de mélilots jaunes et de trèfles roses entremêlés de chicorées bleues.
C’était d’un elTet superbe. Et c’est alors que nous revinrent à la mémoire ces paroles d’Alphonse Karr :
« Il y a très peu de fleurs bleues. Le bleu pur est un privilège que, à quelques exceptions près, elle n’a accordé qu’aux fleurs des champs et des prairies. La nature est avare de bleu : le bleu est la couleur du ciel, elle ne la donne qu’aux pauvres, qu’elle aime avant tous les autres ».
Combien de fois avez-vous passé près de cette jolie fleur, aux pétales gentiment et uniformément dentés, comme si quelque fée avait voulu ajouter à leur grâce.
Elles sont partout qui bordent les chemins. Pourtant, nous en sommes sûr, vous les avez à peine regardées parce qu’elles sont trop communes. Est-ce qu’on s’occupe de ce qu’on a en abondance ?
Nullement 1 La satiété produit l’indiflerence et l’on s’attache plutôt à des choses de moindre valeur, mais qui sont rares.
Outre la réelle beauté de ses fleurs, cette plante peut être rangée parmi celles que l’on considère comme utiles. C’est sa racine torréfiée qui produit le succédané du café le mieux connu et le plus employé. La médecine usuelle l’emploie comme apéritif, laxatif et fébrifuge. Enfin, par sa culture, on a obtenu les espèces de chicorée  que l’on mange en salade ou cuites comme des épinards.
Vous le voyez, elle a bien des titres à notre respect.
A son sujet, un botaniste américain a dit :
« La chicorée est une des nombreuses plantes qui nous sont venues d’Europe. Le nombre de ces épaves qui ont d’abord trouvé un pied-à-terre, ensuite un chez soi et souvent un domaine sur notre sol, va toujours en augmentant. Quelques-uns de ces hôtes ne sont pas mal accueillis, mais la plupart deviennent nos herbes les plus nuisibles et les plus vivaces ».
La rapidité avec laquelle certaines plantes européennes, comme le chardon lancéolé, l’herbe-à-cochon et le pourpier chassent nos plantes indigènes et prennent possession des champs et des routes, semble indiquer qu’elles ont quelques avantages sur les nôtres dans la lutte pour la vie.
« Les plantes de l’ancien monde sont plus favorisées que celles qui sont indigènes, parce qu’elles laissent là-bas leurs insectes et leurs autres ennemis, quand elles traversent l’Océan. Les nôtres sont toujours forcées de lutter avec ces désavantages habituels pendant qu’elles sont engagées, quand même, dans un combat inégal avec les envahisseurs ».
Dans le langage des fleurs, la chicorée est l’emblème de la frugalité.
« Horace a chanté la frugalité de ses repas, qui ne se composaient que de mauves et de chicorée », mais un poète, même latin, n’est pas obligé de dire la vérité.
M. E. Lefebvre écrit que cette espèce jouit d’une grande réputation comme dépurative et anti-scorbutique.
Ses feuilles naissantes, ajoute-t-il encore, constituent une salade un peu amère très estimée à Paris, surtout quand on l’a fait blanchir.
Pour cela, il suffit de recouvrir la plante, soit d’une motte de terre, soit d’un morceau de bois ou de planche.

EXTRAIT de CENT FLEURS DE MON HERBIER. ÉTUDES SUR LE MONDE VEGETAL A LA PORTÉE DE TOUS. PAR E.-Z. MASSICOTTE

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